
dimanche, 13 mai 2012
Cauchemardons un peu… Sarko à l’OTAN ?
Richard Cottrell, spécialiste du réseau Gladio et avec son dernier livre sur le sujet, lance un pavé dans la mare: et si on plaçait Sarkozy au poste de secrétaire général de l'OTAN...? Une française au bras financier et un français au bras armé des USA.
Cauchemardons un peu… Sarko à l’OTAN ?
Ex: http://mbm.hautetfort.com/
Il faut reconnaître à Richard Cottrell une grande imagination, en plus d’une documentation abondante. (Il nous amène des révélations diverses dans son livre, qui vient de paraître ces jours-ci et ne nous est pas encore parvenu : Gladio, NATO’s Dagger at the Heart of Europe: The Pentagon-Nazi-Mafia Terror Axis. Il y parle des réseaux Gladio, question fascinante sans aucun doute, dans le mode de la révélation d’évènements intéressants, comme celui dont il parle dans le texte que nous citons plus bas, sur le rôle du général Lemnitzer par rapport à des tentatives contre la vie du général de Gaulle…)
Cottrell ne suppute pas moins que ceci : pourquoi n’offrirait-on pas à Nicolas Sarkozy, pour employer son énergie extrême et le remercier de ses services rendus, le poste de secrétaire général de l’OTAN, lorsque ce poste se libérera (tout de même, dans un an, à moins que…) ?... Cottrell précise, à propos d’un aspect de son hypothèse, – mais cela pourrait être pris pour l’hypothèse dans son entièreté : «I admit that I am entertaining a good deal of speculation here…»
Par conséquent, nous sommes en pleine supputation. Pour autant, ce n’est pas plus bête que le déferlement, le tsunami de désinformation, de mésinformation, de contre-information, etc., que représente aujourd’hui l’“information officielle”, à être prise pour ce qu’elle est, référence absolue du mensonge non moins absolu que dispense le Système dans sa paradoxale lutte autodestructrice pour sa survie. (Paradoxe, certes…) Par conséquent, nous nous intéressons à l’hypothèse de Cottrell, présentée dans EndtheLie, le 9 mai 2012.
«What next for Nicolas Sarkozy, the man whose political legacy may best be summed up as a stunning collision of pride and prejudice? We hear from his own lips that in the wake of bitter defeat he will now retire from active politics. He is relatively but not magnificently rich, after two costly divorces. Doubtless a board room seat or two will beckon, in order to ‘put something on the table’, as the French like to say.
»Will he elect to simply spend more time with his Italian wife, the ex-model and fragrant song thrush Carla Bruni, write his memoirs or other great volumes of historical importance or will he perhaps retire to some philosophical cloister where he will meditate on the future of everything and especially those of his fellow countrymen whose folly is to keep the brie (the ancient president’s favorite fromage) in the fridge?
»There aren’t many top jobs going begging at the moment. The presidency of the European Council – presently held by the strange wizard-like Belgian Herman von Rompuy – is up for grabs in April next year. But that is really a bureaucratic chore which involves a lot of running around Europe to no evident purpose. Not much job satisfaction there so to speak, still less over-endowed with the limelight that Sarkozy so desperately craves.
»There is however one enticing prospect. NATO’s very own Viking, the Great Dane Anders Fogh Rasmussen, is coming to the end of his term of office as Secretary General of the mighty military juggernaut.
»Now there’s a seat vacant that should appeal to a Frenchman with an unsated determination to leave his mark on world affairs. Nor is it strictly speaking expressly political. It is on the other hand one of the great offices of real power in the western camp. Given NATO’s over-arching ambitions to conquer the planet, surely an out-of-work president with time on his hands would find the prospect of playing with real guns and soldiers an alluring prospect? The tonic certainly acted on Anders Fogh Rasmussen, coming as he does from a small country renowned for its inclination to pacifism, like high octane Viagra.
»NATO smiles upon the diminutive ex-tenant of the Elysee Palace. NATO’s fortunes in France have certainly gone through rocky spells. In the mid 60′s President Charles De Gaulle evicted the alliance from its headquarters near Paris on the grounds that persistent attempts on his life could be traced to US-inspired plotting. (See below my new book featuring the leading role in these affairs of top US brasshat General Lyman Lemnitzer).
»The US, in turn, objected to De Gaulle’s stubborn insistence on an independent French nuclear deterrent, the force de frappe (striking force) composed of medium range missiles intended to deter a Russian attack. He considered America’s obsession with ICBM’s (long range rocketry) not only misplaced but more likely to provoke a nuclear war than prevent it. In my opinion, he was right.
»De Gaulle eventually removed all French military personnel from alliance control. Technically France was still a full member of NATO, but she took no further part in its planning or operations. This stand-off lasted for half a century, until the intensely pro-American Sarkozy became president. In 2009 France resumed full NATO duties and obligations.
»That’s a good tick in Sarkozy’s box…»
Suit une longue digression sur ce qui serait, selon Cottrell qui prend décidément son hypothèse au sérieux, le principal obstacle à la nomination de Sarkozy : une opposition de la Turquie, à cause de l’antagonisme de Sarko à l’égard de l’entrée de la Turquie dans l’UE, à cause de l’affaire de la reconnaissance du génocide arménien par la France, etc. Mais, estime Cottrell, nul doute qu’on trouverait une issue, comme on en trouva une dans le cas du Danois Rasmussen, dont la nomination au poste de secrétaire général s’était également heurtée à l’opposition de la Turquie (rançon d’une épouvantable affaire, qui secoua la civilisation, de publication de caricatures peu amènes pour le Prophète, dans le chef de la presse démocratique danoise)… Ainsi, Cottrell, en bon spécialiste des manigances du type Gladio, estime-t-il l’affaire quasiment faite et termine-t-il par quelques considérations assez peu flatteuses sur Sarko. (Ce en quoi il n’a pas vraiment raison, nous semble-t-il, car Sarko n’est ni une cause, ni un fondement de la catastrophe qui frappe la France. Il en est une illustration d’occasion, un moyen de fortune, une représentation quasiment démocratique. Ce serait lui faire un méchant procès et le juger plus mauvais homme qu’il n’est, plus habile et machiavélique politique, que faire de lui le responsable central du cataclysme. Bref, ce serait, en un sens, lui faire beaucoup d’honneur, alors qu’il n’est que le figurant de circonstance qui s’est chargé d’allumer la mèche de la bombe.)
«The pliant globalist Sarkozy needs to be flattered and soothed after his defeat. A French voice at the summit of NATO councils meets a lot of US interests in Europe, at a time where NATO’s raison d’être is questioned in many quarters. […] France is a pivotal player in NATO which – as we saw in Chicago – is desperately seeking a reason for its continuing existence. Of course that role is ‘world constable’ which is always attractive to former colonial powers like the UK and France.
»When some people have the impudence to describe Nicholas Sarkozy as an egregious, attention-seeking chump with an outsize French fry on his shoulder, I am surprised only at the degree of under-statement. Personally, I am always reminded of Richard Nixon when I look at Sarkozy’s record and personality.
»Nonetheless, NATO’s lordly planetary ambitions suggest that offering the crown to the man who returned France to the sovereignty is returning a priceless favor. Tricky – thinking again of Nixon – but not impossible. It all hangs on the quality of the diplomacy. It always does.»
Finalement, comme on le comprend, peu nous importe ici la validité de l’hypothèse, l’argumentation rationnelle, sinon factuelle, sinon évidente, qu’on pourrait lui opposer. Nous importe essentiellement qu’un commentateur la considère comme plausible et la développe avec sérieux comme une hypothèse acceptable, en donnant comme argument péremptoire qu’après tout l’OTAN doit bien cela à celui qui a ramené la France dans son giron, après le coup du général de Gaulle d’il y a cinquante ans. Peu nous importe également que la thèse de la responsabilité totale de Sarko dans cette évolution vis à vis de l’OTAN ne soit pas très sérieuse, car l’argument est ici symbolique et la responsabilité est symboliquement évidente. Certes, Sarkozy est celui qui, de ce point de vue, a achevé de sacrifier l’indépendance nationale française, au nom d’une non-politique et d’une absence totale d’arguments qui nous indiquent l’infécondité et l’atrophie complète de sa pensée ; mais sa pensée, comme on l’a suggéré plus haut, n’apparaît que comme un miroir de la situation des élites françaises aujourd’hui, pour lesquelles la trahison est un pis-aller, une manière de s’épargner l’effort d’une réflexion indépendante, une vacance du jugement, une atrophie de la psychologie ; pour lesquelles l’indépendance nationale est un concept si vide de sens qu’on comprend finalement pourquoi ils ont sacrifié si aisément ce dont ils ne savent quoi faire, jusqu’à en ignorer le sens, voire l’existence…
In illo tempore, il est arrivé qu’on évoquât la possibilité d’un secrétaire général français à l’OTAN. L’hypothèse rencontrait immédiatement l’opposition US, et pour cause ; cette nomination ne pouvait être conçue que comme une façon de rééquilibrer l’influence US dans l’OTAN, de la contrer, de l’abaisser, de la minoriser, etc., et l’on retrouvait la France dans son rôle traditionnel, c’est-à-dire conforme à la Tradition et au Principe qui la définit. Cette fois, l’hypothèse farfelue et grotesque d’un Sarko avec une casquette de secrétaire-en-chef de l’OTAN vient tout naturellement au terme du jugement, comme une illustration absolument adéquate de l’évolution de la politique française et de ceux qui la conduisent, ou sont conduits par elle ; c’en est à un point où, à la réflexion, séduit qu’on est par sa cohérence dans son temps et dans les mœurs de son temps, on en vient à considérer que l’hypothèse ne serait plus ni farfelue ni grotesque. C’est une bonne mesure du délabrement moral de la pensée politique française, “moral” au sens où l’entendait Renan lorsqu’il écrivait La Réforme intellectuelle et morale de la France, – et d’ailleurs, avec une similitude éclairante, puisque l’état de délabrement de la France aujourd’hui vaut bien celui de 1871, lorsque Renan écrivit son ouvrage. Le problème, pour la France, en 2012, est qu’il n’a pas fallu une guerre pour tomber aussi bas ; l’entraînement de la dynamique d’autodestruction du Système, la fascination pour la Chute, l’attrait de la bassesse, semblent y avoir suffi amplement.
Reste donc à voir la suite, puisque l’on sait que l’un des caractères les plus intrigants de la France est sa capacité de sans cesse aller du plus bas de la chute au plus vigoureux du redressement. Son histoire est pleine de ces montagnes russes, et l’on observera avec intérêt la suite des affaires pour savoir si la recette reste d’application. Ambiance…
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, sartkozy, france, europe, affaires européennes, actualité, otan, atlantisme | |
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samedi, 12 mai 2012
La «responsabilité de protéger», une théorie sans histoire?
La «responsabilité de protéger», une théorie sans histoire?
Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/
ab./km. Tom Koenigs, actuel député d’Alliance 90/les Verts au Bundestag et président de sa Commission des droits humains et de l’aide humanitaire, était en 2006-2007 le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et le chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).Il a publié ses réflexions et le compte rendu de ses expériences pendant ces deux ans sous forme de lettres à sa famille et à ses amis dans un ouvrage intitulé «Machen wir Frieden oder haben wir Krieg? Auf UN-Mission in Afghanistan», Wagenbach-Verlag, 2011).
Genèse du concept de «responsabilité de protéger»
On y trouve un chapitre (13 août 2006) qui éclaire la genèse du concept de responsabilité de protéger (R2P ou RtP). Ce 13 août, l’auteur a reçu à Kaboul la visite de l’ancien ministre des Affaires étrangères et Premier ministre australien Gareth Evans. Evans avait participé très activement à l’élaboration dudit concept en vue du Sommet des 60 ans de l’ONU en 2005. Cette visite est l’occasion pour Koenigs d’évoquer les débuts théoriques et idéologiques du concept.
«Comment nous les Verts sommes devenus des avocats des interventions humanitaires»
Koenigs renvoie à l’ouvrage de Paul Berman «Power and the Idealists, or the Passion of Joschka Fischer and its Aftermath» (2005, nouvelle édition avec une préface de Richard Holbrooke, 2007) et précise que Berman a été le premier à montrer «comment nous, la génération de mai 68, les Verts d’aujourd’hui, les «Spontis» [mouvement d’extrême gauche non dogmatique] et moi-même de l’extrême gauche sommes devenus des avocats des interventions humanitaires, en avons discuté à perte de vue et avons fini par les approuver. Il l’a montré à partir des biographies de Joschka Fischer, Dany Cohn-Bendit et Bernard Kouchner. Il a associé leur parcours aux idées d’André Glucksmann et de Régis Debray qui ont eu manifestement plus d’influence sur nous que nous ne le pensions. […] Je me souviens très bien des discussions approfondies que j’ai eues avec Dany au petit déjeuner pendant nos vacances au Gurp, dans le Midi de la France, au moment où il avait déjà lu tous les journaux et en était arrivé à la Gazetta dello Sport avant que nous ne sortions de nos tentes, un peu plus tôt peut-être en ce qui me concernait, de nos discussions sur les événements, avant tout sur la Bosnie et les Balkans, de la pression des philosophes français et des intellectuels en général en faveur d’une intervention qui devait comprendre également le Kosovo afin d’éviter un second Sarajevo et surtout un second Srebrenica.» (p.122)
A l’époque, Koenigs ne pouvait pas imaginer que l’Allemagne intervienne dans le monde ni que les débats à ce sujet puissent avoir une quelconque influence. «Kohl était au gouvernement depuis une éternité, le FDP détenait le monopole des Affaires étrangères, les Verts étaient dans l’opposition, la majorité de ceux-ci étaient des pacifistes et des partisans de la non-intervention, avant tout de celle des Allemands. Dany était favorable à l’ingérence à tous les niveaux, peut-être aussi à l’intervention.»
Une motion de Cohn-Bendit lors de l’Assemblée fédérale des Verts en 1997 n’eut aucun écho. Mais une année après, les Verts étaient au gouvernement et le débat sur une éventuelle intervention devint actuel. Il «était à l’ordre du jour de l’Assemblée fédérale des Verts et on le menait comme si on représentait toute la société allemande. Il y avait alors une opinion à peu près établie des «réalistes», déterminée fortement par Joschka et Dany, qui consistait à soutenir le ministre des Affaires étrangères. Joschka était à l’essai, il était nouveau dans le monde diplomatique comme l’était le nouveau gouvernement devant la communauté internationale.» (p.123)
Des politiques contre la Constitution allemande
Mais quelle a été l’évolution de la mission (ou de la «passion») de Joschka Fischer à ce moment-là? La Loi fondamentale stipule que l’Allemagne ne doit plus jamais déclencher de guerre. En tant que ministre des Affaires étrangères, il a prêté serment sur la Constitution. Quand Koenigs ne mentionne ici que Madeleine Albright qui avait dit à Joschka Fischer «It’s hard to be green», il ne fournit pas une bonne explication: il s’agit d’une grave amnésie qui réduit la politique de suprématie à des états d’âme sans grande importance. Même le jet de peinture rouge qui a atteint Joschka Fischer a son importance et a fait avancer le débat de fond. «On a débattu sur le droit pour la communauté internationale d’intervenir. Notre tâche aurait été considérablement simplifiée si nous avions pu, à l’époque, nous reposer sur l’obligation de protéger les droits de l’homme, mais le débat n’en était pas encore arrivé à ce point chez nous, chez les Verts, chez moi. Et l’ONU était encore, peu après l’ère Kohl, une entité éloignée, peu importante. Ce n’est que la coalition rouge-verte avec Joschka qui a placé le multilatéralisme au centre du débat. […] (p.124) Nous aurions dû discuter des droits humains que les Etats, avant tout, sont tenus de protéger. Mais non seulement chaque Etat pris isolément mais la communauté internationale ont le devoir, vis-à-vis de chaque citoyen, de les protéger, tout d’abord à l’aide de l’Etat mais ensuite avec la communauté internationale et finalement aussi contre tout Etat qui les viole systématiquement. C’est en cela que consiste le concept de ‹responsabilité de protéger›». (p.124)
Amnésie quant à la réalité de la guerre des Balkans
Nous en sommes arrivés ici aux déductions de Berman qui sont dépourvues de tout fondement en droit constitutionnel ou international. Il oublie toute la genèse désastreuse de la guerre des Balkans. Il oublie que les généraux américains sont intervenus militairement – en secret et sans déclaration de guerre – dans la guerre de Yougoslavie aux côtés des Croates et des Bosniaques musulmans dès 1994 tout à fait officiellement par le biais de l’OTAN et officieusement par le biais de la Military Professional Resources Inc. (MPRI) fondée en 1987 par des officiers supérieurs à la retraite. Dans son ouvrage «Wie der Dschihad nach Europa kam. Gotteskrieger und Geheimdienste auf dem Balkan, NP Buchverlag, 2005), Jürgen Elsässer écrit que la MPRI avait dans ses fichiers les noms de «340 anciens généraux américains» et qu’il y avait «des échanges permanents de personnel entre le Pentagone et la MPRI».
A l’époque, le chef de la MPRI était Carl Vuono. Il avait été auparavant chef d’état-major de l’armée américaine lors de l’invasion du Panama en 1989 et dans la première guerre en Irak en 1991. Dans le chapitre intitulé «L’attaque des Balkans par la MPRI», Elsässer écrit: «Une des premières entrées en scène importantes de la MPRI fut le soutien apporté à l’Armée croate lors de sa grande offensive contre les Serbes dans la Krajina au début d’août 1995 qui est entrée dans l’histoire sous le nom d’opération «Tempête». Une première demande du ministre croate de la Défense Gojko Susak avait déjà eu lieu en mars 1994. En septembre [presque une année avant Srebrenica], des spécialistes de la MPRI signèrent avec Zagreb un accord relatif à des activités de conseil en matière d’instruction de l’Armée. Un autre fut conclu avec Sarajevo lors d’une rencontre entre le général musulman Mehmet Alajic, le chef du DIA Dyke Hayden et l’émissaire américain Holbrooke. […] Ces accords – privés au regard du droit – furent suivis en novembre 1994 d’un accord officiel sur la collaboration militaire entre le Pentagone et l’Armée croate. Le résultat de cette «collaboration» fut le suivant: Selon Elsässer et d’autres sources, l’opération Tempête eut pour effet le massacre de 410 civils et la déportation de 200 000 Serbes, le plus important déplacement d’un groupe ethnique depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les guerres des Balkans, élément de la stratégie américaine depuis la fin de la guerre froide
L’immixtion américaine dans la guerre des Balkans fut-elle autre chose que la continuation de la politique américaine envers la Yougoslavie depuis 1990? Le 5 novembre 1990 déjà, le Congrès avait adopté une loi spéciale visant la Yougoslavie, la Foreign Operations Appropriations Law 101-513 (Loi sur l’octroi d’aides financières à l’étranger). Dans son livre «In unserem Himmel kreuzt der fremde Gott. Verheimlichte Fakten der Kriege in Ex-Jugoslawien (Kroatien, Bosnien und Kosovo)», Ahriman-Verlag, 2001) Alexander Dorin reproduit une longue citation de Sara Flounders sur cette loi: «Dans un article de la loi 101-513, il a été soudain stipulé sans avertissement que les Etats-Unis retireraient dans un délai de 6 mois toute aide à la Yougoslavie, qu’ils mettraient fin aux relations commerciales et qu’ils supprimeraient tous crédits et prêts. En outre, cet article contenait l’exigence qu’aient lieu dans chacune des 6 républiques yougoslaves des élections séparées et que les procédures électorales et les résultats soient approuvés par le ministère américain des Affaires étrangères. […] Comme on pouvait s’y attendre, les conséquences furent catastrophiques. La loi signa la ruine du gouvernement fédéral yougoslave.»
Flounders poursuit: «A ce moment-là, il n’y avait pas encore de guerre civile. Aucune des républiques ne s’était séparée. Rien n’apparaissait encore d’une controverse entre les Etats-Unis et la Yougoslavie. Les médias ne mentionnaient même pas le pays dans leurs informations» et Flounders pose la question: «Qu’est-ce qui se cachait derrière cette loi impitoyable contre la Yougoslavie? On savait ce qu’elle signifiait car les stratèges américains prédisaient qu’un éclatement soudain du pays entraînerait une guerre civile.» Et Flounders de répondre: «Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, le capital américain s’efforce de manière agressive d’imposer un nouvel ordre dans la totalité de l’espace européen. On n’avait plus besoin de la Yougoslavie comme Etat tampon entre l’OTAN et les Etats du Pacte de Varsovie.» (p.115)
La participation allemande à la guerre n’était possible que sous un gouvernement rouge-vert
A-t-on oublié que la gauche allemande devait parvenir au pouvoir pour violer la Constitution?
Le 7 avril 2010, Uwe-Jürgen Ness, ancien membre des Verts, écrivit dans un article de son site Internet (http://uweness.eu/gruener-pazifismus.htlm): «Seul un gouvernement rouge-vert pouvait briser le tabou selon lequel la Bundeswehr ne pouvait pas intervenir militairement hors des frontières de la zone de l’OTAN. Si un gouvernement CDU/CSU-FDP avait osé le faire, il aurait déclenché une tempête d’indignation. Il fallut la référence de Fischer, Fücks et Cohn-Bendit aux droits de l’homme, la comparaison culottée avec Auschwitz et le mensonge du Plan Fer à cheval pour faire des Verts, anciens pacifistes, un parti favorable à la guerre.»
Les gouvernements précédents sous le chancelier Helmut Kohl (CDU) avaient déjà participé activement depuis le début des années 1990 à l’éclatement de la Yougoslavie mais ce n’est que le gouvernement Schröder/Fischer (SPD et Alliance 90/les Verts) qui fit le saut géant vers une participation militaire allemande.
Dans son ouvrage «Kriegslügen. Der NATO-Angriff auf Jugoslawien» (Kai Homilius Verlag, 2008), Elsässer rapporte avec précision ce qui s’est passé au Parlement et depuis le changement de gouvernement à l’automne 1998. Il conclut que «le gouvernement fédéral rouge-vert ne voulait pas d’autre solution que la guerre et la préparait activement›».(p.35) Sous le gouvernement précédent, l’Allemagne n’aurait sans doute pas participé à la guerre: «Le député au Bundestag Willy Wimmer (CDU), secrétaire d’Etat à Bonn dans les années 1980, qui avait participé aux négociations sur la réunification en 1990, est d’avis qu’avec Helmut Kohl, il n’y aurait pas eu de guerre avec participation de l’Allemagne en 1999›. Le Premier ministre russe de l’époque, Evgueni Primakov, écrit dans ses mémoires que Kohl lui avait dit que la guerre contre la Yougoslavie avait été ‹une très grande faute historique. Si j’avais été encore au gouvernement, je n’aurais jamais autorisé cela›». (p.47)
Multiple violation du droit
Le 16 avril 2000, lors de l’audition sur la guerre de l’OTAN contre la Yougoslavie,* Ralph Hartmann, ex-ambassadeur de RDA en Yougoslavie, a résumé les violations du droit commises par le gouvernement rouge-vert de la manière suivante: «Seule la République fédérale d’Allemagne doit être accusée d’avoir violé de manière extrêmement grave, outre la Charte des Nations Unies et d’autres documents fondamentaux du droit international, l’accord par lequel les principales puissances de la coalition anti-Hitler ont accepté la renaissance d’un Etat allemand unifié. Dans le Traité deux-plus-quatre, qui revêt l’importance d’un traité de paix, la RFA déclarait solennellement que désormais «seule la paix émanera du sol allemand» et que «l’Allemagne unie n’emploiera jamais aucune de ses armes que conformément à sa Constitution et à la Charte des Nations Unies». Et c’est justement la RFA qui a, de manière plus manifeste qu’aucun autre Etat membre de l’OTAN, violé sa Constitution dont l’article 26-1, qui tire sans équivoque les leçons de la guerre d’agression nazie, stipule ceci: «‹Les actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples et accomplis dans cette intention, notamment en vue de préparer une guerre d’agression, sont inconstitutionnels. Ils doivent être réprimés pénalement›.»
Des agences de communication chargées de préparer la guerre
A-t-on oublié les millions payés à des agences de communication pour qu’elles préparent et accompagnent la guerre? Dans leur ouvrage intitulé «Operation Balkan: Werbung für Krieg und Tod» (Nomos Verlag, 2006), Jörg Becker et Mira Beham évoquent le sujet. En étudiant de près les tableaux de l’annexe, on se rend compte que des millions ont été payés à des agences de communication, surtout américaines, pour qu’elles prennent le parti des ennemis de la Serbie. L’agence Ruder Finn était particulièrement fière d’avoir réussi à mobiliser des voix et de l’argent juifs en faveur de djihadistes et contre la Serbie. Becker/Beham citent James Harff de l’agence Ruder Finn: «Amener les organisations juives à défendre les Bosniaques fut un grand bluff. Nous avons pu d’un seul coup amener l’opinion publique à identifier les Serbes aux nazis. […] Les médias utilisèrent aussitôt un autre langage, recourant à des mots à forte connotation affective comme nettoyage ethnique, camp de concentration, etc. suggérant la comparaison avec l’Allemagne nazie, les chambres à gaz et Auschwitz. La charge affective était si puissante que personne n’osait s’opposer à ce discours de peur d’être accusé de révisionnisme. Nous avions fait mouche.» (p.40)
Auparavant déjà, on avait mentionné le sentiment de «triomphe» éprouvé par le même James Harff, fier d’avoir imposé la guerre grâce à la communication: «Je dois dire que, lorsque l’OTAN a attaqué, nous avons ouvert une bouteille de champagne.» (p.24)
Cohn-Bendit, Fischer, Kouchner et Koenigs, autant de politiques étrangers aux réalités
Mais revenons à Berman qui a parfaitement montré la transformation de pacifistes en hommes d’Etats bellicistes. Pour lui, la réalité – la provocation consciente d’une guerre dans les Balkans – n’existe pas. Après les bombardements de l’OTAN, la troupe composée de soldats de différentes puissances, aurait débarqué au Kosovo et s’y serait soudée. Les considérations de Berman se situent aux mêmes altitudes éthérées que le débat sur le changement climatique. Il considère les événements réels comme appartenant au passé. Cela fait également partie de la programmation neurolinguistique: «En cas de violations graves et systématiques des droits de l’homme dans un Etat par l’Etat lui-même ou quand l’Etat ne protège pas ses citoyens, quand il transgresse les droits de ses citoyens, la communauté internationale est dans l’obligation d’assurer cette protection à sa place et, le cas échéant, contre lui. Cette obligation n’est ni absolue ni simple. Elle est liée à la possibilité d’intervenir et donc d’assurer cette protection, à l’examen du cas particulier, à la majorité au Conseil de sécurité et à la volonté politique explicite de la communauté qui prend une décision concernant le cas particulier.» (Koenigs, p.124)
Le fier quatuor composé de Cohn-Bendit, Fischer, Kouchner et König a atteint un remarquable objectif d’étape. La responsabilité de protéger est maintenant bien connue et depuis 2005, elle figure dans les documents de l’ONU et, avec la Résolution d’avril 2006 sur la protection des civils dans les conflits armés, elle fait également partie des règles du Conseil de sécurité. Gareth Evans et naturellement Kofi Annan ont activement participé au débat. L’Assemblée générale a finalement pu tomber d’accord sur une formulation commune évidente qui s’appuie sur la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme et sert maintenant de ligne directrice à l’Organisation» (p.124). Bien sûr, elle est encore incomplète et devra, de l’avis de ses auteurs, être retravaillée: définitions précises, capacités militaires et volonté politique de la majorité des peuples. S’agit-il là de broutilles?
Les prochaines guerres sont déjà planifiées
La malheureuse Somalie devrait être la prochaine victime qui servira à mettre la théorie à l’épreuve. On apprend de source kényane qu’Angela Merkel n’a pas livré d’équipements à la police kényane. Il paraît qu’il existe d’excellents liens entre cette base et certains groupes rebelles de Somalie. Cela fait-il partie de l’«unfinished business» des futures guerres?
«Le principe de ‹responsabilité de protéger› doit également devenir un élément des résolutions de l’ONU, une formulation sur laquelle on s’est déjà mis d’accord et que l’on peut réutiliser sans grands débats. Aussi ai-je tenté, l’année dernière, de codifier le droit humain à l’eau dans les documents de l’ONU et j’espère que d’autres poursuivront ce travail». (p.126) Le fait qu’avant qu’il ne se tourne vers sa mission assez confortable en Afghanistan, Koenigs ait, dès le mois d’août 2006, mentionné le problème de l’eau comme pouvant être une cause de futures interventions militaires et colonisatrices signifie que le groupe stratégique des quatre a quelques projets. •
(Traduction Horizons et débats)
* Wolfgang Richter, Elmar Schmähling, Eckart Spoo (Hrsg.). Die deutsche Verantwortung für den Nato-Krieg gegen Jugoslawien. Schrift der Internationalen Vorbereitungskomitees für ein Europäisches Tribunal über den Nato-Krieg gegen Jugoslawien. Sammelband, Schkeuditzer Buchverlag, 2000
10:02 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale | |
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La responsabilité internationale de protéger: introduction et mise en œuvre, méfiance et abus
La responsabilité internationale de protéger: introduction et mise en œuvre, méfiance et abus
La tentative d’appliquer la responsabilité de protéger a lamentablement échoué en Libye
par Hans-Christof von Sponeck*
Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/
Dans quelques mois, les Nations Unies auront 67 ans. Au début, il n’y avait que 51 Etats rassemblés dans une communauté internationale. Maintenant l’ONU compte 193 Etats. Le membre le plus récent et le Sud-Soudan. Il a été intégré rapidement. Les puissants du moment voulaient qu’il en soit ainsi. La Palestine doit encore attendre. Etre membre signifie que l’on accepte la Charte des Nations Unies qui est liée à un réseau de pactes, de conventions et d’accords internationaux contraignants.1
La Charte a été créée dans le but de «maintenir la paix et la sécurité internationales», de «prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces de paix» et de régler «par des moyens pacifiques» les «différends […] de caractère international susceptibles de mener à une rupture de la paix».2 En plusieurs endroits, la Charte évoque l’«égalité des droits des peuples et leur droit à disposer d’eux-mêmes». En matière de souveraineté, elle constitue sans aucun doute la Magna Charta de la responsabilité de protéger.
Les débats au sein du Conseil de sécurité continuent de se fonder sur le principe selon lequel les interventions internationales en territoire étranger trouvent leur limite dans la souveraineté nationale. De nombreux Etats, en particulier ceux qui ont des structures ethniques complexes et un fort clivage entre les riches et les pauvres, sont très attachés à ce principe. Ils savent qu’après l’euphorie de l’accession à l’indépendance au siècle dernier, les conflits interétatiques ont cédé de plus en plus la place à des conflits internes.3 La responsabilité de protéger, affirme-t-on, repose sur le droit «international»4 et ne doit concerner que la sécurité «internationale». Ainsi, les conflits nationaux restent des affaires internes. Or plus les conflits internes se sont multipliés et plus les conflits interétatiques ont diminué, plus a été forte la demande de nouvelles approches de la responsabilité internationale de protéger.
Début d’un nouvel ordre mondial
Officiellement, la guerre froide a pris fin avec la signature, le 20 novembre 1990, de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe. Parallèlement, le Pacte de Varsovie avait été dissous. Le risque d’une confrontation dangereuse entre deux blocs idéologiques semblait conjuré. Pour l’Occident, en particulier les Etats membres de l’OTAN, l’occasion s’offrait de réorganiser les relations internationales. Instrument de l’époque de la guerre froide, l’OTAN devait chercher une nouvelle raison d’être.5 C’était l’occasion historique de promouvoir le multilatéralisme et une culture de paix.
Entre-temps, le nombre des Etats indépendants avait considérablement augmenté et dans beaucoup de ces Etats s’était développé un paysage politique complexe. Des groupements non-étatiques essayaient, par des moyens légaux ou illégaux, d’influencer les processus nationaux.6 La réaction internationale ne se fit pas attendre. Les motifs étaient divergents: D’une part on constatait dans le monde de l’OTAN, en particulier aux Etats-Unis, des considérations relevant de la politique de suprématie. Les auteurs néoconservateurs du «Projet pour un nouveau siècle américain» (PNAC)7 observaient avec méfiance l’évolution politique des Etats du monde et l’influence de la Russie et de la Chine dans de nombreuses régions. D’autre part, certains voulaient entamer un débat sérieux sur la manière dont la communauté internationale devait réagir aux crises intra-étatiques qui se multipliaient. Des notions nouvelles comme «Etats défaillants» (failing states) et «guerres nouvelles» (new wars) dominaient de plus en plus souvent le débat. Personne ne pouvait s’attendre à une opinion consensuelle à ce sujet, d’autant plus que dans les relations internationales, la méfiance avait fortement augmenté au cours des années.
Quand un Etat est-il «défaillant»? Qu’est-ce qui est «nouveau» dans les guerres nouvelles? Qu’est-ce qui relève de la résistance justifiée ou d’un terrorisme criminel? Qui a la responsabilité de protéger? Le fait qu’on ne soit pas encore parvenu à donner une définition internationale du «terrorisme»8 montre combien les fronts se sont durcis.
Les événements du 11 septembre 2001 et la réaction américaine ont intensifié considérablement le débat. Les relations internationales, pas seulement entre les Etats-Unis et l’Islam, mais dans le monde entier, en ont subi l’influence et ont favorisé les conflits internes. La responsabilité de protéger est devenue un sujet clé en politique, dans l’opinion publique et chez les universitaires. Après les génocides au Cambodge, au Rwanda et à Srebrenica, il s’agissait d’éviter que ne se reproduisent de tels crimes contre l’humanité.
Nouveaux instruments internationaux de protection
Pour le Secrétaire général des Nations Unies de cette époque, Kofi Annan, les leçons tirées du Rwanda l’incitèrent à créer une nouvelle architecture sécuritaire internationale. Il s’agissait pour lui d’aboutir à une définition moderne du concept de sécurité collective et à une interprétation élargie de l’article 51 (chapitre VII) de la Charte des Nations Unies qui en découlait.9 Au cours des premières années qui suivirent la création des Nations Unies, on s’était concentré sur la protection de l’Etat. A la fin du XXe siècle, il s’agissait de la protection des hommes, où qu’ils vivent.
A ce sujet, les Nations Unies et certains Etats membres avaient déjà réalisé un travail préliminaire important. La définition des droits humains avait été précisée, un nouveau droit international sur la protection des personnes10 avait été adopté et dans le cadre de la collaboration internationale, des programmes d’assistance technique pour une meilleure gouvernance avaient été introduits.
Dans le débat sur la souveraineté, les conflits intra-étatiques et la responsabilité de protéger, une étape décisive a été franchie. En 2001, à l’initiative du gouvernement canadien, une Commission internationale sur la responsabilité de protéger a été créée qui a déposé son Rapport en décembre de la même année.11 On y trouve des affirmations importantes et modernes qui ont influencé le débat de manière décisive: 1. La souveraineté nationale implique la responsabilité de l’Etat; 2. La responsabilité de l’Etat est aussi bien externe qu’interne; 3. La responsabilité externe signifie qu’il faut respecter la souveraineté des autres Etats; 4. La responsabilité interne consiste à respecter la dignité et les droits fondamentaux de la totalité de la population.12
Le Rapport contient le principe fondamental selon lequel les droits humains sont plus importants que la souveraineté nationale. Cela implique donc que dans l’exercice de la responsabilité de protéger, il n’y a pas de frontières nationales. Sur ce point, la Commission abordait un domaine conceptuel et normatif nouveau. Jusque-là, la condition nécessaire d’un accord national pour des interventions internationales à l’intérieur d’un pays a été déclarée caduque. Toutefois, le Rapport affirme que ce sont en premier lieu les Etats dans lesquels des vies humaines sont menacées par des dangers internes qui ont la responsabilité de rétablir la sécurité.
Ce Rapport a été accueilli avec grand intérêt dans le monde entier. L’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Secrétaire général Kofi Annan et son successeur Ban Ki-moon se sont occupés intensément du développement du concept de protection de la sécurité de l’homme. Face aux défis complexes de notre époque, il est admis qu’aucun pays au monde ne peut maîtriser seul cette tâche.13 L’actualité du concept est révélée par les actuelles crises économiques et financières globales et les bouleversements sociaux, pas seulement dans le monde arabe, de même que par les dangers représentés par les armes de destruction massive et la criminalité organisée en ce début de XXIe siècle.14
A ce sujet, Kofi Annan a demandé au Conseil de sécurité de ne «pas être une scène pour l’expression d’intérêts nationaux. Il est l’organisme directeur de notre système de sécurité global en cours de développement.»15 Dans son message à l’occasion de la Journée des Nations Unies, il a demandé que «tous les Etats reconnaissent, au moins en théorie, qu’ils ont la responsabilité de protéger les populations menacées de génocide, de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité».16 Ban Ki-moon a poursuivi le débat sur la responsabilité de protéger. Mentionnons ici trois rapports17 qui ont été présentés entre 2009 et 2011 au Secrétaire général, à l’Assemblée générale, aux gouvernements et à l’opinion publique.
Le débat a été élargi. Il comprenait, outre des réflexions normatives sur des aspects structurels et opérationnels, comme le développement de capacités pour une aide internationale lors de la mise en oeuvre de la responsabilité de protéger, pour des interventions rapides destinées à empêcher ou à réprimer des génocides et d’autres crimes contre l’humanité, de même que l’introduction d’un système de préalerte.18 Il est également question du rôle d’organisations régionales ou subrégionales.19
La demande adressée par Kofi Annan à la communauté internationale de se détacher de l’étau de la souveraineté nationale ne témoigne pas seulement de la vision d’un Secrétaire général de l’ONU. Elle montre une nouvelle fois que les changements dans la politique mondiale ne cessent de déclencher des réactions novatrices qui sont dans l’intérêt de la communauté internationale et du multilatéralisme. Des exemples des dernières décennies sont les Objectifs de développement du millénaire, la question de l’«ajustement structurel à visage humain»,20 l’amélioration de la gouvernance et la revendication du développement durable.
Si le but est de créer une communauté d’Etats qui pense vraiment «de manière communautaire», la sécurité collective doit être un élément déterminant de la manière de procéder. La responsabilité de protéger est donc aussi bien un devoir intra-étatique qu’interétatique. Cette idée est maintenant largement acceptée. A vrai dire, les décisions de l’Assemblée générale de 200521 ne sont pas encore contraignantes et la responsabilité de protéger étendue ne fait pas encore partie du droit international.22
Les cas d’urgence mettent en question la théorie
Au printemps de 2012, on en était là: il existe un nouveau concept de protection de l’humanité accepté par la communauté internationale. Il existe des propositions d’opérationnalisation mais, à vrai dire, cela n’a pas encore entraîné de réforme du droit international. L’argument selon lequel les chapitres VI et VII et en particulier l’article 51 de la Charte des Nations Unies suffiraient pour mettre en oeuvre la responsabilité collective interétatique n’est pas unanimement accepté. Pour les Nations Unies, la question n’est plus de savoir «si», mais «quand» et «comment» la communauté internationale peut mettre en œuvre la responsabilité de protéger.23 La méfiance envers l’introduction de la responsabilité collective de protéger subsiste et s’est renforcée après l’intervention de l’OTAN en Libye. Le débat se poursuit.
Le fossé entre la rhétorique interétatique d’une part et l’application effective par la politique de suprématie a toujours été profond. Les conséquences pour la sécurité des hommes ont été dévastatrices. Les crises des dernières décennies au Proche-Orient, en Asie centrale et du Sud-Est et en Europe montrent clairement que la protection des populations civiles a toujours été secondaire, bien qu’on prétende le contraire. Ce qui était déterminant, c’étaient les intérêts internes et externes des divers membres de l’ONU. La responsabilité de protéger, telle qu’elle avait été proposée lors du Sommet de l’ONU de 2005, s’est transformée en absence de responsabilité: l’Irak et la Libye en sont de bons exemples. La tentative d’appliquer la responsabilité de protéger en Libye a été un échec et montre bien pourquoi la méfiance internationale est restée si grande.
Au printemps 2011, le Conseil de sécurité a décidé que le gouvernement de Tripoli ne remplissait pas son devoir de protection interne et représentait en outre un danger pour la communauté internationale.24 Il a adopté la Résolution 1973 qui a légitimé le recours international aux moyens militaires. Elle demandait notamment: 1. une interdiction de vol dans l’espace aérien de la Libye, à l’exception des vols humanitaires; 2. l’interdiction pour des troupes étrangères de pénétrer en territoire libyen; 3. un embargo sur les armes; 4. le gel des avoirs possédés ou contrôlés par les autorités. En outre elle autorisait, aux plans national et régional, «toutes mesures nécessaires» pour garantir le respect de l’interdiction de vol.25
Attitude irresponsable du Conseil de sécurité
L’opération «Protecteur unifié» menée par 5 des 28 pays de l’OTAN ainsi que le Qatar, la Jordanie et les Emirats arabes unis est terminée. Elle devait protéger la population libyenne mais en réalité il s’agissait de provoquer un changement de régime. L’embargo sur les armes visait l’armée gouvernementale mais on a armé les milices de l’opposition. Les mercenaires du gouvernement étaient interdits mais les soldats et les membres des unités spéciales (en civil) de l’OTAN et des autres pays étaient autorisés et ils ont combattu aux côtés des forces d’opposition. Les avions de l’OTAN ont combattu les troupes gouvernementales et soutenu l’opposition. Les avoirs des autorités à l’étranger ont été gelés mais les forces d’opposition ont reçu de l’argent de l’étranger.
L’OTAN voit les choses autrement et arrive à la conclusion que le mandat de l’ONU a été respecté en tous points. Le Secrétaire général Ban Ki-moon est de cet avis: «Les opérations militaires de l’OTAN ont respecté strictement la Résolution 1973 du Conseil de sécurité.»26 Ce genre de présentation erronée est inquiétant et fait sérieusement réfléchir.
En autorisant les Etats membres à prendre «toutes mesures nécessaires» dans la crise libyenne, le Conseil de sécurité s’est soustrait à la responsabilité de s’assurer que les conditions de la Résolution étaient respectées. Jamais dans l’histoire de l’ONU, on n’avait assisté à une attitude aussi irresponsable de la part du Conseil de sécurité.
A Londres, Paris et Washington, et également au siège de l’OTAN à Bruxelles, on évoque le «plein succès» de l’opération. Si l’on entend par là la mise à l’écart du gouvernement Kadhafi, il s’agit effectivement d’un succès. Cependant, ce n’était pas l’objectif déclaré de la Résolution 1973. La tentative de mettre en œuvre la responsabilité de protéger a lamentablement échoué. En outre, il convient de préciser que, comme en Irak et en Afghanistan, ce n’est qu’au cours de l’opération militaire des Etats qui y ont participé que l’on s’est rendu compte de quels groupes d’opposition du «Conseil national de transition libyen» on protégeait.
L’échec de cette tentative a porté un coup considérable au débat international sur la responsabilité de protéger. Ce nouveau concept ne sera plus appliqué avant longtemps. Le débat du Conseil de sécurité du 31 janvier sur la Syrie l’a clairement montré. A la Conférence de Munich sur la sécurité,27 le 4 février, le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a déclaré que le gouvernement russe soutenait pleinement l’initiative de la Ligue arabe en faveur d’une solution du conflit en Syrie mais il a ajouté qu’«un changement de régime ne pouvait pas être l’affaire du Conseil de sécurité». Quelques heures après, tandis que se poursuivaient les consultations à propos d’un texte de Résolution sur le conflit syrien, le président du Conseil de sécurité décida soudain de procéder à un vote, ce qui surprit la Russie et la Chine. Et ces deux pays ont réagi avec colère en opposant leur véto.
En résumé, l’existence d’une norme comme la responsabilité de protéger n’implique pas une application normative automatique. La méfiance ne se transformera en confiance et en désir de participer que lorsque la notion de «responsabilité de protéger» sera associée à celle d’«obligation de rendre des comptes». Il faut commencer par introduire la norme «responsabilité de protéger» dans la Charte des Nations Unies et cela prendra du temps. La seconde étape consistera à adopter le principe d’«obligation de rendre des comptes» (accountability) pour les décisions politiques internationales. Il est inadmissible que le Conseil de sécurité prenne des décisions vitales (cf. l’Irak et la Libye) sans que personne ne doive rendre de comptes. •
Source: International, 1/2012
(Traduction Horizons et débats)
1 Par exemple les Pactes des Nations Unies relatifs aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, aux droits des femmes et des enfants, les Conventions sur la torture ou les mines antipersonnel.
2 Charte des Nations Unies, chapitre premier.
3 Du milieu des années 1950 au milieu des années 1990, le nombre des conflits internes a considérablement augmenté: cf. le tableau «Wars 1946–2002», Department of Peace and Conflict Research, Uppsala University and International Peace Research Institute, Oslo (UN/A59/565, page 17), décembre 2004.
4 cf. l’article 24 du chapitre V de la Charte.
5 On a manqué l’occasion historique consistant pour les alliances militaires dominant le monde à céder la place au multilatéralisme tel qu’il a été défini en 1945 dans la Charte et à une culture de paix.
6 Exemples: Birmanie (Karen, Kachin, groupes Shan contre le gouvernement central), Colombie (FARC contre le gouvernement), Mozambique (Frelimo contre Renamo).
7 «Projet pour un nouveau siècle américain».
8 En octobre 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies n’est de nouveau pas parvenue à adopter une «Convention contre le terrorisme international».
9 L’article 51 du chapitre VII de la Charte des Nations Unies reconnaît le «droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective», mais affirme que si «un membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée, «les mesures prises dans l’exercice de ce droit à la légitime défense doivent être immédiatement portées à la connaissance du Conseil de sécurité» et que ces mesures «n’affectent en rien le pouvoir et le devoir qu’a le Conseil d’agir à tout moment de la manière qu’il juge nécessaire pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales».
10 cf. note 1.
11 cf. «The R2P: Report of the International Commission on Intervention and State Sovereignty», (ICISS), IDRC, Ottawa, décembre 2001.
12 ICISS, p. 8.
13 cf. également 1. «A More Secure World: Our Shared Responsibility, Report of the UN High Panel on Threats, Challenges and Change», A/59/565, décembre 2004; 2. 2005 World Summit Outcome Document, A/Res/60/1, octobre 2005.
14 cf. A/59/565, décembre 2004.
15 cf. Washington Post, 11 décembre 2006, interview de Kofi Annan.
16 Traduction de l’auteur.
17 cf. 1. Ban Ki-moon: «Implementing the Responsibility to Protect» (2009); 2. A/64/864: «Early Warning Assessment and the Responsibility to Protect», (17 juillet 2010); 3. A/65/877 et S/2011/393: «The Role of Regional & Subregional Arrangements in Implementing the Responsibility to Protect», 28 juin 2011.
18 Dans les deux rapports sur les génocides du Rwanda et de Srebrenica, Kofi Annan a relevé les défaillances du système de préalerte (S/1999/1257 – 16 décembre 1999) et (A/54/549 – 15 novembre 1999).
19 Depuis 2004, il existe un poste de conseiller en matière de prévention des génocides. En 2008 a été créé un second poste de conseiller en développement conceptuel, politique et institutionnel en matière de responsabilité de protéger.
20 Pour la Banque mondiale, un ajustement des économies nationales était suffisant. L’UNICEF a attiré l’attention sur les dommages importants provoqués par cette politique dans tous les pays en développement et a insisté sur le fait que seul était acceptable un ajustement structurel qui tienne compte des besoins des hommes (UNICEF: «Structural Adjustment with a Human Face»).
21 cf. World Summit Outcome, A/Res/60(1), 24 octobre 2005.
22 Edward C. Luck, conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la responsabilité de protéger: «The responsible sovereign and the responsibility to protect».
23 Basic facts about the United Nations (2011), page 63.
24 cf. S/Res/1973 (2011), 17 mars 2011, page 1.
25 cf. S/Res/1973 (2011), page 3, paragraphe 8; cf. également S/Res/688 (1991).
26 Nato, The Secretary General’s Annual Report 2011, page 8.
27 L’auteur a participé en tant qu’observateur à cette Conférence des 3 au 5 février 2012.
Fraternité d’armes entre l’OTAN et les islamistes
Un compte rendu de la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung du 24 avril prouve que l’OTAN ne craint pas la fraternité d’armes avec les islamistes. Selon cet article, «des membres de l’organisation régionale ‹d’Al Qaïda au Maghreb islamique› luttent du côté des rebelles». Ayman al-Zawahiri – en avril encore le numéro 2 d’Al Qaïda – avait appelé à la lutte contre Gaddafi. (FAS 24/2/11). Le FAS continue: «Selon des informations des services de la région, les extrémistes avaient dérobé des armes lourdes, des armes antichars et des ‹Manpads› – des systèmes portatifs de défense aérienne – de production russe des camps des forces de sécurité libyennes. Ces équivalents des ‹Stingers› américains sont difficiles à manier dans leur variante moderne, mais ils ont un potentiel dangereux pour le trafic aérien civil.» Ce n’est de loin pas tout. L’information suivante de RIA Novosti du 1er juin 2011 ne laisse aucun doute sur le potentiel déstabilisant de la guerre provoquée par l’OTAN pour toute la région: «Reuters a appris des milieux de sécurité algériens que plusieurs convois de camions chargés d’armes passaient de la Libye au Niger. De là, les armes seraient transportées au Mali du Nord où se trouvent plusieurs camps d’Al Qaïda. Début mai, les autorités de ce pays avait annoncé un afflux de missiles anti-aériens et d’armes lourdes qui ont été volées des camps militaires libyens.» (http://de.rian.ru, 1/6/11) Il se trame quelque chose qui fournira des arguments au commandement régional américain pour l’Afrique (Africom) pour pouvoir enfin intervenir militairement en Afrique.
Source: www.ag-friedensforschung.de/regionen/Libyen/henken2.html
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jeudi, 10 mai 2012
The conflict in Syria primarily aims at the weakening of Iran
The conflict in Syria primarily aims at the weakening of Iran
Peter Scholl-Latour in an interview with Deutschlandfunk radio station
Ex: http://www.currentconcerns.ch/
Who supports the insurgents, and with what interests?
It’s not about Syria, and that’s just the complete deception of the public opinion. It’s about Iran. Iran is portrayed as the great devil, as the great demon. Iran is known to be Shiite, has always been a historical enemy of Saudi Arabia and the Wahhabi sect prevailing there, which is one of the most intolerant branches of Islam. It’s about hastily weakening Iran – against whom in fact everything is directed – and above all about stopping Iran from building a continuous land bridge.
This is supposed to start in Iraq, which is predominantly Shiite and where al-Maliki, a Shia Prime Minister is currently governing. It then runs via Syria, ruled by the Alawites, who are said to be close to the Shiites. Either way, the country is not Sunni, but rather secular. Then, the land bridge goes on to the Shiite Hezbollah in Lebanon, which is the strongest force there. What one has not taken note of is the following: Hezbollah has defeated the Israelis in 2006. And to prevent this continuous bridge of Shiism, which is connected with Iran, Syria is now to be smashed.
Mr Scholl-Latour, what developments do you expect, should Assad’s opponents prevail?
[...] If Syria was relying on itself, the insurgency would have ended long ago. But they want to overthrow Syria from outside. What will come next – well, a look at Libya is very revealing. In Libya there is a civil war going on that has broken out with estimated 60,000 to 70,000 deaths. Of which no one is even speaking, nobody speaks of Libya any longer and of the chaos that arose there. And not even of the fact that there are various Islamist groups, e.g. the Senussi sect, and so on, and that the separation of Cyreneika is now imminent. There is a civil war going on. And if today we are talking about 7000 deaths in Syria, reported by the so-called activists, which may be true – we can not judge that. This is terrible enough. But when the civil war breaks out, which is fueled by all sides, namely from Turkey, from the Anbar province in Iraq, from Jordan, from parts of Lebanon and first and foremost from America, you have to say, in that case a civil war will break out with 70 000 deaths.
Source: Original at www.dradio.de on 03/09/2012
The extract was linguistically revised.
(Translation Current Concerns)
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KOSOVO, UNA REALIDAD IGNORADA
KOSOVO,
UNA REALIDAD IGNORADA
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mercredi, 09 mai 2012
En Grèce, la faim s’établit
En Grèce, la faim s’établit
par Gerd Höhler
Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/
Les paroles d’encouragement de la politique ont pour de nombreux Grecs un ton cynique. Après trois ans de récession et d’innombrables mesures d’austérité, ils sont découragés et accablés. La faim et le désespoir se déploient.
Athènes. Sotiris Panagopoulos recompte son argent. Mais il n’y en aura pas plus pour autant. 599,95 euros: Avec ça il devra dans les quatres prochaines semaines entretenir sa femme et ses deux enfants en bas âge. «Comment va-t-on y arriver?» demande cet homme de 35 ans désespérément. 320 euros sont réservés pour la location, en plus il faudra payer les factures d’eau et d’électricité. «En fait, il ne nous reste qu’à peine sept euros par jour pour vivre.» Il y a cinq mois, il a perdu son travail de plombier. L’entreprise a fait faillite d’un jour à l’autre, 23 personnes se sont retrouvées dans la rue.
Panagopoulos n’est pas le seul qui, en ce matin pluvieux, va chercher son allocation chômage à l’agence de l’emploi de Perama. La file d’attente s’allonge chaque mois. Perama se situe à une petite heure à l’ouest d’Athènes sur le golfe Saronique, autrefois, la ville était le centre de l’industrie de la construction navale grecque. Aujourd’hui, ce lieu de 25 000 habitants détient le record du taux de chômage en Grèce: environ 60%. La plupart des entreprises ont des problèmes depuis des années, parce qu’elles ne peuvent plus concurrencer les grands chantiers navals d’Asie. La récession a fait le reste.
«Ici, rien ne fonctionne plus», déclare Panagiotis Kosmas. Il est dans son snack près d’une station de bus et attend la clientèle. Mais la plupart des portes des fabriques ici sur la rive sont verrouillées depuis longtemps. On n’entend plus que quelques voix de travailleurs, les coups de leurs marteaux et le chuintement du chalumeau dans les quelques chantiers navals qui restent. Kosmas déclare que «Perama meurt à petit feu». Il veut partir de son snack et chercher un nouvel emplacement pour sa cabane.
Les Grecs en troisième année de crise: un peuple découragé et désespéré, accablé par toujours plus de mesures d’austérité. Depuis le début de la crise, l’économie s’est dégradée de presque 15%. Selon l’institution des statistiques de l’UE, Eurostat, déjà 28% des Grecs entre 18 et 64 ans vivent au seuil de la pauvreté. Selon un sondage, une PME sur quatre craint de devoir fermer son entreprise «prochainement».
La société grecque atteint la limite de ses possibilités. Du moins, cela vaut pour les plus pauvres et pour la couche moyenne. Car les Grecs ne sont pas tous assommés – devant les clubs de nuit sur la Iera Odos, la voie sacrée, et les cafés de plage onéreux dans le faubourg de Vouliagmeni, on trouve toujours les gros véhicules tout terrain.
Les Etats de la zone euro et le FMI ont déjà versé 73 milliards d’euros à Athènes depuis mai 2010, maintenant, 130 milliards d’euros sont de nouveau mis à disposition dans le cadre du deuxième plan de sauvetage. Quand les chefs de gouvernement des Etats de l’UE se réuniront une nouvelle fois à Bruxelles, ils souligneront à nouveau l’importance de l’encouragement à la croissance dans les pays membres. Toutefois, ils ne décideront pas de mesures concrètes.
«Nous faisons face à une crise humanitaire – ici dans notre propre pays»
La plupart des Grecs n’ont pas le sentiment que l’aide leur rende service. Ils en ont assez des espoirs qui ne se réalisent pas et des promesses des politiciens qui garantissent l’arrêt proche de l’effondrement économique. L’ancien ministre des Finances Giorgos Papakonstantinou a promis il y a deux ans, qu’«à la fin 2011», l’économie va croître de nouveau. En fait, le déclin est toujours plus rapide, la performance économique a baissé de presque 7% l’année dernière. On disait que l’année 2012 serait l’année du tournant. Ceci se révèle être déjà aujourd’hui une illusion.
Nikitas Kanakis, de la section grecque de l’organisation humanitaire «Médecins du monde», est quotidiennement confronté aux destins qui se cachent derrière ces chiffres. Depuis la fondation, il y a 22 ans, les 600 membres ont aidé dans environ 50 pays au monde. Maintenant, ils se concentrent sur la Grèce. Ils s’occupent dans quatre villes des permanences médicales dans lesquelles les personnes nécessiteuses peuvent être traitées gratuitement. Le point brûlant est la métropole du chômage Perama.
«Nous faisons face à une crise humanitaire – ici dans notre propre pays», déclare le docteur Kanakis. Pendant la guerre d’Irak, son organisation a envoyé 150 camions de biens humanitaires à Bagdad. L’année dernière, elle a encore envoyé six containers remplis de denrées alimentaires par bateau en Ouganda. «Maintenant, nous avons besoin de tous les aliments ici», raconte Kanakis.
Chaque jour, il y a de plus en plus de gens qui viennent à la permanence médicale de Perama. Celui qui devient chômeur en Grèce, perd aussi après un an son assurance-maladie d’Etat. Mais les êtres humains qui viennent quotidiennement en grand nombre voir les «Médecins du monde», n’ont pas seulement besoin d’assistance médicale. «De plus en plus de visiteurs ne demandent pas de médicaments, mais ils ont faim et demandent instamment quelque chose à manger», rapporte Kanikis. Ce qui se passe dans son pays est «choquant et honteux», dit-il.
La plus grande soupe populaire d’Athènes
Ce qui est honteux également pour un pays de l’UE, ce sont les scènes qui se déroulent dans la rue du Pirée à Athènes au numéro 35, un vieil établissement de deux étages. Derrière la porte en bois bleue se trouve la plus grande soupe populaire d’Athènes. La file d’attente pour une soupe chaude aux haricots ou une assiette de pâtes augmente quotidiennement. Presque 15 000 personnes sont nourries quotidiennement dans les cuisines de soupe populaire d’Athènes. En outre, l’Eglise orthodoxe approvisionne dans tout le pays 250 000 personnes dans le besoin. «Ensemble, nous pouvons y arriver»: Avec ce slogan, on fait appel dans les supermarchés grecs aux dons alimentaires, une action de la station de radio Skai. A côté des caisses se trouvent des bacs, dans lesquels ceux qui ont encore assez peuvent laisser des conserves, de l’huile d’olive, des pommes de terre, des pâtes ou du riz pour les repas des pauvres.
«Mâchez le plus longtemps possible vos aliments» – conseils du temps de l’Occupation allemande de 1941–1944
«Les recettes de la faim» – c’est ainsi que s’intitule un livre qui commence à devenir un best-seller en Grèce. De plus en plus de Grecs paient volontairement les 12,90 euros que coûte ce volume – beaucoup dans l’espoir d’économiser de l’argent en le lisant. L’historienne Eleni Nikolaidou a écrit ce livre. «L’idée m’est venue en lisant par hasard dans un journal datant des années de guerre, un article intitulé ‹c’est ainsi qu’on récolte des miettes de pain›», raconte l’écrivain. Pendant 18 mois, Nikolaidou a examiné les archives des journaux grecs des années 1941–1944, période de l’Occupation allemande.
Elle a rassemblé des recettes qui permettent de nourrir tant bien que mal une famille dans des conditions très difficiles. «Mâchez vos aliments le plus longtemps possible afin que l’estomac ressente le rassasiement plus lontemps», est un des conseils.
Durant l’hiver 1941/42, 300 000 personnes sont mortes de faim et de froid en Grèce, parce que les Allemands avaient confisqué tous les combustibles et denrées alimentaires. La situation n’est pas encore aujourd’hui aussi désespérée qu’elle l’était à cette époque. Mais pour la première fois depuis la fin de la guerre, un Grec sur cinq est au chômage. Chez les adolescents, un jeune sur deux est sans emploi. Les ruines calcinées et les façades noires de suie, qui rappellent les graves troubles d’il y a deux semaines, laissent entrevoir la violence potentielle qui se cache derrière cette statistique.
Sortir de l’UE
Selon le baromètre politique récent, neuf Grecs sur dix considèrent leur pays sur la mauvaise voie. La Grèce aborde sa cinquième année de récession. Comme la performance économique diminue continuellement, les taux de déficits et de dettes augmentent. C’est pourquoi le ministre des Finances augmente à nouveau les impôts et comprime le budget encore davantage pour satisfaire aux mesures d’épargne dictées par les créanciers internationaux. Ainsi, il retire au circuit économique encore plus d’argent et pousse le pays plus profond dans la récession. Cette année, le PIB baissera probablement de 5%. •
Source: Handelsblatt du 21/3/12
(Traduction Horizons et débats)
Aperçu des mesures d’austérité grecques (en euros)
576 millions |
Economies dans les dépenses de médicaments |
537 millions |
Réductions des fonds pour la santé et les retraites; 500 millions sont issus du budget d’une nouvelle organisation nationale, qui doit garantir l’approvisionnement de base dans le système de santé, 15 millions issus du fond de la société de télécommunication OTE und 21 millions issus d’un fond d’un fournisseur d’électricité public |
400 millions |
Coupes dans le budget de la défense, 300 millions en renonçant à de nouveaux achats et 100 millions pour les coûts en cours |
400 millions |
Réductions des investissements publics |
386 millions |
Réductions des retraites principales et complémentaires |
205 millions |
Réductions des charges salariales pour le personnel |
200 millions |
Economies des dépenses administratives des ministères |
86 millions |
Réductions du budget du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, avant tout en supprimant des subventions |
80 millions |
Réductions dans le système éducatif, entre autre 39 millions d’économies sur les salaires d’enseignants de remplacement dans les écoles grecques de l’étranger tout comme 10 millions dans la promotion de la recherche et de la technologie |
70 millions |
Réductions des aides pour les campagnes électorales |
66 millions |
Coupes dans le budget du ministère des Finances en diminuant les retraites |
59 millions |
Réductions de la promotion communale |
50 millions |
Suppression des heures supplémentaires des médecins dans les hôpitaux d’Etat |
43 millions |
Réductions des allocations pour les familles ayant plus de trois enfants |
25 millions |
Réductions du budget pour la culture et le tourisme |
3 millions |
Réductions des charges salariales du personnel des institutions publiques |
00:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, grèce, crise grecque, europe, affaires européeennes, méditerranée | |
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“Foreign imposed ‘Regime-Change’ violates the UN Charter in letter and spirit”
“Foreign imposed ‘Regime-Change’ violates the UN Charter in letter and spirit”
“Actions outside the Security Council would be illegal interventions and constituted crimes against peace or else aggressive acts, and those who decide on them would have to be brought to justice accordingly”
Interview with Professor Dr phil. et iur. Alfred de Zayas
Ex: http://www.currentconcerns.ch/
thk. Syria was the dominant topic during the first days of the UN Human Rights Council session. Already on the second day of the spring session the Western states urged for a special meeting to deal with the events in Syria. The extremely biased media reports about the situation in Syria were mirrored by the statements of several countries. Similar to their unambiguous position in the Security Council Russia and China took a clear stance inspired by international law, bringing reason to this emotional debate that way. Obviously the West aims for another «Regime-Change» following the Libyan recipe and human rights violations are meant to provide justification for an intervention. In the following interview, US-American international law expert Professor Alfred de Zayas judges the situation in the Near East from the viewpoint of international law and also talks about the war preparations against Iran.
Zeit-Fragen: Some countries especially from the West, keep issuing statements about Syria at the Human Rights Council here in Geneva. As it seems, the West is urging for a mandate to militarily intervene like in Libya. How should we see that from a standpoint of international law?
Professor de Zayas: When we are talking about Syria, we should bear in mind why the United Nations were founded in the first place. We learn from the preamble that the objective of the UN is to save succeeding generations from the scourge of war, to protect people from conflicts and to solve conflicts peacefully. The principles and aims are made very clear in the UN Charter. This includes the policy of non-intervention. But what was at stake here was a conversion, a revolution, a corruption of the United Nations. The transformation of an organization of peace, a peace-promoting and peace-keeping organization into an organization engaging in «Regime-Change» this is totally against meaning and spirit of the UN Charter.
The Libya resolution was meant to protect the Libyan civilian population; however it was interpreted in a completely different way. The resolution was abused as a pretext to wage war and to overthrow the government. This is a turning point. The Russians and Chinese drew their consequences from this. If one intends to interfere in a civil war in order to protect the civilian population, this can be debated. But this resolution was abused; therefore China and Russia won’t put up with it any longer.
Is it fair to say that the veto of Russians and Chinese strengthened international law?
Absolutely. There was a real threat here for the principle of non-intervention, the principle of non-violence. To break down. It is also a vote for legal security. If resolutions get abused as in the case of Libya, one has to make it very clear to those responsible for the abuse that it is unacceptable, that it will not happen again. Should they wish to act outside the UN this would constitute a crime. It is a crime as defined by the ICC statute member states according to Article 5 of the International Criminal Court. If it had taken place outside the Security Council, it would immediately have been regarded as a crime and aggressive act, and those who decided upon this would have to be brought to justice accordingly.
In this line of argument any intervention bypassing the UN is definitely a war crime?
The question is, whether NATO would dare to intervene in Syria without resolution of the Security Council the same way as they did in the case of Yugoslavia. Syria is in geographical proximity to Russia and Russia will not put up with that. It is well-known that the Russians will take certain protective measures in such a situation. NATO has to think very carefully how this could escalate. At the time of the NATO intervention in Serbia, Russia was relatively weak. The reemergence of the Russians was still to come. I believe it is a totally different situation today as compared with the year 1999; it is not so easy any more to intervene. The intervention of NATO or rather of the so-called «coalition of the willing» in Iraq in 2003 would prove much more difficult today.
What is the task then of the UN in this situation?
The UN functions as a moderator for dialogue. We have all bodies for a reasonable and peaceful settlement of differences between states, such as the Human Rights Council in Geneva, the Security Council and the General Assembly in the USA. These are all arenas where differences between states may be articulated without engaging in violence. Article II para 4 of the UN charter is a legal proposition; it rules that the use of violence is prohibited, even the threat or aggressive gesture.
At the moment it is not only Syria, where we have an escalation...
If I look at Syria, the situation in Iran worries me even more. Whether Iran aims for the atomic bomb or not, is something we cannot tell any better than the International Atomic Energy Agency. Of course we would like to prevent the proliferation of nuclear weapons, which is exactly why the Non-proliferation Treaty (NPT) was introduced.
What was the objective behind it?
According to Article 6 of the NPT, this is quite explicit: nuclear disarmament. Total disarmament of all nuclear states. That is the USA, France, Britain, Russia and China. Considering that a number of nuclear states who possess nuclear weapons have never signed the Non-proliferation Treaty, namely India, Pakistan and Israel, one should not get hysterical about the possibility of Iran perhaps one day owning nuclear weapons, too. Even if Iran had them, they could never use them. As soon as Iran would use a nuclear bomb, it would face total annihilation. The Iranian government knows that very well. It is the same what we have already known in the 1960s, 70s and 80s, the possible nuclear destruction. The question, whether Iran has an atomic bomb or not, should not drive the world community into hysteria.
There are already thousands of atomic weapons around in the established nuclear states, and those weapons are not getting used. Why should one expect Iran to start a nuclear war? Actually, this would be quite obvious for any reasonable politician and hardly comprehensible.
Is that not further warmongering?
A cool analysis of the situation in Iran is one thing, another one is the agitation against Iran which can be read anywhere in the media today. Taking into account that this kind of war propaganda is actually prohibited by Article 20 of the UN Covenant on Civil and Political Rights, it is striking to note, that the press in the USA, in Great Britain and partially also in Germany is doing just that – engaging in war propaganda against Iran, using lies, half-information emotionalizations among other things, which cannot really stand up to serious scrutiny. Nevertheless an atmosphere is created in the USA by constantly repeated messages via FOX News and CNN, programming peoples’ minds into thinking that Iran poses the greatest threat to world peace. I think this can easily be pushed aside. It is what we in the USA call a «red herring», a method to fool people.
How could these tensions be solved?
A real disarmament of the region should be the priority. Basically, disarmament of the world would be desirable. Let us begin with the Near East. If we achieved a nuclear disarmament and a conventional one in the Near East, this would be a brave act. Israel would also join in because there is no international law at leisure, there is no sideway which is open to one state, but not for the other.
This would mean to comply with the Non-proliferation Treaty?
This is clearly the disarmament, as stipulated in Article 6 of the Treaty. This means that all states possessing nuclear weapons undertake to disarm. They have not done so far. This violation of the NPT is a much more blatant violation on the side of the nuclear powers than on the side of Iran. According to Article 3 of the treaty, Iran has been given the right to peaceful use of nuclear energy and even the right to international assistance in order to achieve the peaceful use of nuclear power. It is just a matter relating to Article 4, if the IAEA inspections are thorough, or whether the inspections have been undermined. It is a matter of argument, but it has never been a casus belli or a reason to provoke a quarrel or preemptive war. It should also be mentioned that the UN Charter concerning Article 51 is very clear: The right to self-defense exists, but there is no pre-emptive right to do so. I cannot say that Iran poses a potential threat, ergo you may attack Iran. It applies only when a country has been attacked and had no time to address the Security Council in order to get the UN involved directly; only in this case you have the right to immediate counter-measures, i.e. war, until the Security Council has become involved. The very moment, in which the Security Council takes over, defensive measures have to stop. That is, what Article 51 of the UN Charter means. It is not to be understood as a lex specialis that discards or replaces everything else. It represents a very limited possibility under very restricted conditions. If not, it is a crime against peace as defined by the Nuremberg Verdict and as described in Article 5 of the ICC Statute. •
(Translation: Current Concerns)
00:09 Publié dans Actualité, Droit / Constitutions, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, onu, entretiens, alfred de zayas | |
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mardi, 08 mai 2012
Depuis quand Al Qaida est-il l’ami de l’Occident?
Depuis quand Al Qaida est-il l’ami de l’Occident?
Syrie
Regroupement de combattants étrangers aux frontières turque et jordanienne
Damas, 17h50 – Plusieurs centaines de combattants libyens d’Al Qaida (ex-groupe islamique combattant en Libye) sont arrivés au cours des dernières semaines dans des hôtels d’Amman (Jordanie). Ils les ont soudain quittés vendredi 16 mars 2012 pour se regrouper dans un lieu inconnu.
Simultanément, un va-et-vient d’autobus a acheminé au moins 2000 combattants dans un camp de «réfugiés» à Hatay (Turquie) dans les journées de vendredi 16 et samedi 17 mars. Ce transport se poursuit, il est encadré par l’Armée turque.
Le colonel Riyad Al Asaad, qui avait été un moment assigné à résidence après l’accord syro-turc du 7 février, assure à nouveau pleinement le commandement de l’Armée «syrienne» libre depuis la Turquie.
On estime que les forces déjà regroupées sont constituées par 500 à 1000 takfiristes à la frontière jordanienne et 2000 à 3000 à la frontière turque. Aucun groupe djihadiste d’importance n’est signalé à la frontière libanaise, l’Armée libanaise ayant démantelé au cours des dernières semaines un camp de regroupement et une base de communication.
Il reste encore plusieurs centaines de combattants étrangers sur le sol syrien après la chute de l’Emirat islamique de Baba Amr et le nettoyage de Deraa et d’Idlib. Bien que totalement désorganisés et à bout de souffle, ils peuvent préparer les attaques de ces nouvelles troupes.
L’Armée nationale syrienne est en train de renforcer son dispositif aux frontières pour empêcher toute infiltration dans le pays. •
Source: www.voltairenet.org du 17/3/12
00:12 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, politique internationale, islamisme, monde arabe, monde arabo-musulman, proche orient, levant | |
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Poutine, de Gaulle russe, demain un nouveau Pierre le Grand ?
Poutine, de Gaulle russe, demain un nouveau Pierre le Grand ?
par Marc ROUSSET
Les États-Unis, après avoir avalé la couleuvre Poutine, suite à l’âge d’or de la période Gorbatchev et Eltsine du déclin accéléré, voire de l’éclatement à venir de la Russie selon les rêves de Zbigniew Brzezinski dans Le Grand Échiquier (Bayard, Paris, 1997), prenaient leur mal en patience en espérant se débarrasser de Poutine comme ils furent débarrassés du général de Gaulle en 1969, d’où la tentative désespérée d’une nouvelle révolution orange en Russie avec le nouvel ambassadeur américain à Moscou, Mac Faul, qui se définit lui-même comme « un expert de la démocratie, des mouvements anti- dictatoriaux et des révolutions ». L’opposition actuelle, sans leader, sans unité aucune, avec des tendances diamétralement opposées en son sein, fait la une des médias occidentaux; mais elle ressemble en fait à l’armée hétéroclite de Bourbaki et fait penser à la fable de Jean de La Fontaine des « Grenouilles qui demandent un roi » !
Les peuples, dans les démocraties occidentales, ne supportent pas très longtemps les hommes d’État ayant une vision historique et demandant de l’autorité, de l’effort, de la persévérance, du courage pour non seulement redresser, mais développer le rayonnement et la puissance d’un pays. Ils préfèrent la repentance, les loisirs, la retraite à 60 ans, les 35 h., le laxisme et l’endettement public éhonté; c’est aussi plus facile pour se faire élire ! Clemenceau, Churchill et de Gaulle sont là pour attester de cette propension des démocraties occidentales à écouter les Daladier, les Chamberlain, les Mitterrand ou les Hollande, voire les comiques utopiques du style Jean-Luc Mélenchon, plutôt que de mettre le citoyen en face de ses responsabilités, compte tenu des réalités géopolitiques et économiques.
Les États-Unis pensaient donc tenir avec Medvedev un nouveau Gorbatchev qui, au nom du développement économique, de la liberté d’expression et d’un droit-de-l’hommisme à la russe, allait, avec les louanges et les encouragements de l’Occident, terminer en fait le travail de destruction massive de la puissance de l’U.R.S.S. commencé avec Gorbatchev, toujours très populaire aujourd’hui partout dans le monde, sauf dans son propre pays ! L’erreur grotesque de Medvedev, avec l’absence du droit de veto de la Russie à l’O.N.U., lors de l’intervention militaire éhontée de l’O.T.A.N. en Libye, derrière le paravent humanitaire, était porteuse d’espoir pour l’Occident et les États-Unis. Cela sentait bon la bonne soupe, la naïveté et ce n’est pas l’envie qui manquait à Monsieur Alain Juppé qui excelle en la matière, de rejouer le même bon tour à la Russie en Syrie. Vladimir Poutine, en reprenant le contrôle de la politique étrangère, a contrecarré d’une façon prémonitoire les plans de l’Oncle Sam en Syrie et au Moyen-Orient ! En venant d’être réélu par 109 millions de Russes avec 60 % des voix, président de la Fédération de Russie, il pourrait bien contrecarrer encore pendant douze ans d’une façon irréversible les plans d’encerclement de la Russie et de la Chine par l’Amérique !
Poutine, de Gaulle russe
Poutine, c’est l’homme que les Américains n’attendaient pas et qui a non seulement redressé la Russie, mais l’a sauvée du dépeçage en trois tronçons. Le rêve géopolitique des États-Unis si la Russie avait perdu la guerre en Tchétchénie était de faire de la Russie, une nouvelle Grande Pologne, en la ramenant à Stravopol, point de départ de la colonisation russe au XIXe siècle.
Poutine s’est aussi opposé avec succès à l’exploitation des ressources naturelles de la Russie par les groupes étrangers, ce qui était le but affiché par Mikhaïl Khodorkovski, patron de Youkos, interpellé le 25 octobre 2003 sur un aéroport de Sibérie, alors qu’il venait de participer quelques jours plus tôt à un forum d’affaires à Moscou en compagnie de Lee Raymond, l’un des directeurs d’Exxon; cette société était sur le point de participer jusqu’à hauteur de 25 milliards de dollars dans la fusion Youkos – Sibneft. Les capitaux américains d’Exxon Mobil et de Chevron-Texaco souhaitaient en fait s’infiltrer avec une participation de 40 % dans le sanctuaire sibérien des hydrocarbures russes. En perdant ses ressources financières, la Russie perdait définitivement toute chance de rebondir.
Poutine a réussi pour l’instant à contenir, mais sans le briser complètement l’encerclement par l’O.T.A.N. et l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (B.T.C.). Avec le projet du bouclier anti-missiles qui revient à l’ordre du jour, les États-Unis auront un adversaire redoutable qui continuera à leur dire leurs quatre vérités !
Vladimir Poutine, c’est aussi l’homme du K.G.B. qui a vu venir et réussi à combattre à ce jour avec succès toutes les révolutions orange en Ukraine, Géorgie, Kirghizistan, Ouzbékistan, les manifestations actuelles et à venir anti-Poutine en Russie n’étant que leur chant du cygne, un dernier soubresaut, une dernière tentative de l’Occident pour se défaire de Vladimir Poutine !
Comme de Gaulle, Poutine a misé sur les valeurs traditionnelles, le sens de la grandeur, le patriotisme et l’Église orthodoxe pour éviter la « chienlit ». L’autoritarisme plus marqué de Poutine par rapport à de Gaulle convient parfaitement et est même absolument nécessaire, en Russie, tout comme en Chine d’ailleurs, pour éviter l’éclatement tant redouté du pays. Quant à la corruption, de la même façon qu’elle a continuée de plus belle en Ukraine avec l’arrivée au pouvoir de l’égérie de la « Révolution Orange », Ioulia Timochenko, un pouvoir politique fort, ce que savent tous les Russes, est un bien meilleur antidote que les oligarchies politiques de type occidental car ces dernières ne feraient que s’acoquiner avec les oligarques russes; il en résulterait une décadence qui serait encore plus rapide que dans l’actuelle Europe de l’Ouest.
Poutine, un nouveau Pierre le Grand ?
Le patriarche orthodoxe Kirill a vu juste en soutenant Poutine qui pourrait être considéré en 2024 comme un nouveau Pierre le Grand du XXIe siècle, à quatre conditions :
— développer d’une façon très intense le réarmement et la modernisation en cours de l’armée russe,
— réussir le développement et la diversification déjà commencée par Medvedev de l’économie russe,
— continuer à combattre la dénatalité russe, ce dont Poutine est, comme de Gaulle en 1945, parfaitement conscient,
— ramener dans le giron russe, ce qui est inexorable historiquement à long terme, la Biélorussie et l’Ukraine, afin de constituer un contrepoids humain suffisant de deux cents millions d’habitants face à la Chine, l’Asie Centrale et le Caucase.
L’affrontement actuel en cours de Poutine avec les États-Unis peut être comparé au premier combat du jeune tsar Pierre le Grand avec Charles XII qui mit fin par la bataille de Poltava le 8 juillet 1709 à la suprématie suédoise dans la Baltique. Pierre le Grand, tout en renforçant et modernisant l’armée russe, ne commit pas l’erreur ensuite d’oublier l’économie, l’innovation et les arts, ce qu’il montra en 1717 lors d’un déplacement en Europe. Pierre le Grand ancra la Russie avec une fenêtre sur l’Europe en fondant Saint-Pétersbourg. Le natif Poutine de cette même ville qui parle allemand, ancien espion du K.G.B. à Dresde avant la chute du Mur de Berlin, a une vision continentale européenne et souhaite se rapprocher pour des raisons géopolitiques de la France et de l’Allemagne. Maurice Druon ne s’y était pas trompé en voyant dans Poutine le défenseur européen d’un monde multipolaire plutôt que d’un monde obéissant à un shérif planétaire et « l’un de nos plus décisifs alliés ». Pour Poutine, l’avenir est donc européen !
Mais la Russie regarde aussi à l’Est et vers le Sud d’où peuvent venir de nombreux dangers, la fin de l’intervention occidentale en Afghanistan n’étant pas l’un des moindres. Au-delà de son effort démographique propre pour atteindre au minimum les 130 millions d’habitants et ne pas retomber à 100 millions en 2050, soit l’équivalent de la population turque à cette date, la Russie a besoin à terme de la Biélorussie et de l’Ukraine. Ces deux pays dont l’un est son berceau religieux, représenteraient un apport humain d’environ 60 millions d’habitants pour constituer une superpuissance suffisante face à la Chine et à l’Asie centrale. Si Poutine, sous sa présidence, réussit ce tour de force, en commençant très vraisemblablement par la Biélorussie, il pourra être véritablement comparé à Pierre le Grand, sinon il n’aura pas démérité et pourra être comparé au minimum à de Gaulle, Churchill, Bismarck, Richelieu et Clemenceau, ces grands hommes d’État ayant eu une vision historique, un courage, une continuité qui font cruellement défaut à nos petits politiciens européens actuels, atlantistes, libre-échangistes, démocrates, démagogues et droit-de-l’hommistes, ce qui ne sera déjà pas si mal !
Marc Rousset
Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com
URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2188
00:10 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, europe, affaires européennes, actualité, russie, poutine | |
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lundi, 07 mai 2012
Grèce : la coalition au pouvoir perd la majorité au parlement
Après la cuisante défaite des deux partis de coalition majoritaire en Grèce, le parlement va redistribuer son jeu de cartes et, surtout, devoir prendre une décision difficile et hypothétique pour l'avenir du pays : dénoncer les accords pris avec UE/FMI.
Grèce : la coalition au pouvoir perd la majorité au parlement
Ex: http://mbm.hautetfort.com/ |
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A l’issue des élections en Grèce la coalition au pouvoir formée par la Nouvelle Démocratie (centre droite) et le Pasok (socialiste) a perdu la majorité au parlement. Ces deux partis ont obtenu respectivement 19 % et 13 % .
La coalition de gauche Syriza s’est placée deuxième avec quelque 17 % des suffrages. Son leader, Alexis Tsipras, a appelé à reconnaître nuls les engagements de Grèce devant l’UE et les institutions financières internationales et a exprimé l’intention de créer un large gouvernement de coalition sur la plate-forme de gauche.
Le leader de la Nouvelle Démocratie Antonis Samaras estime également qu’il est nécessaire de revoir les accords entre la Grèce et l’UE. Il insiste cependant sur le maintien du pays dans la zone euro et propose de former un gouvernement de salut national.
Dans la matinée, les bourses asiatiques ont réagi par un recul de l’euro, dont le taux est au plus bas depuis ces trois derniers mois. Les analystes expliquent cette chute par l’arrivée au pouvoir en France d’un président socialiste et par le changement du gouvernement en Grèce.
12:55 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, politique internationale, europe, affaires européennes, grèce, élections grecques, méditerranée | |
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L’U.S. Army prête à “rééduquer” le dissident US en citoyen-Système
L’U.S. Army prête à “rééduquer” le dissident US en citoyen-Système
Ex: http://mbm.hautetfort.com/
Le site Infowars.com a publié depuis trois jours plusieurs textes concernant un manuel de l’U.S. Army dont il vient d’obtenir une copie. Il s’agit d’un très copieux document de 300 pages, intitulé FM 3-39.40 Internment and Resettlement Operations datant du 12 février 2010 et dont il donne le lien d’accès.
Plusieurs textes sur ce document ont été publiés par Infowars.com, le 3 mai 2012, le 4 mai 2012 (vers une émission de Alex Jones, éditeur du site) et enfin, celui que nous citons ci-dessous, le 4 mai 2012.
Il s’agit d’un manuel décrivant la façon dont doivent être organisés des camps d’internement de personnes arrêtées pour activités politiques suspectes, pour soi-disant terrorisme, opposition à la “légalité”, résistance, etc. Le fait important est que ce programme implique essentiellement une “rééducation” des prisonniers, notamment à l’image de ce qui se faisait dans les camps soviétiques, chinois, nord-coréens, nord-vietnamiens puis vietnamiens, etc., c’est-à-dire tout l’appareil de concentration et d’endoctrinement forcé du système pénitentiaire idéologique communiste. Pour les Américains, la référence la plus fameuse concerne les camps nord-coréens pendant la guerre de Corée, pour les Français ce sont les camps vietminh ; dans les deux cas, des militaires US et français furent soumis à ces procédures de rééducation et d’endoctrinement.
Voici un long extrait du texte du 4 mai 2012, qui insiste surtout sur l’aspect de la détention de citoyens US sur le territoire national, aspect qui avait fait l’objet de polémique chez les lecteurs du premier texte. (Les soulignés en gras sont dans le texte publié par Infowars.com.)
«A shocking U.S. Army manual that describes how political activists in prison camps will be indoctrinated by specially assigned psychological operations officers contains numerous clear references to the fact that the policies do apply domestically to U.S. citizens. Despite the fact that the manual is well over 300 pages long and would take hours to read properly, within minutes of posting our story yesterday a minority of commenters were claiming that the policies outlined in the document only pertained to foreign combat operations and did not apply domestically to U.S. citizens.
»This is similar to the denial witnessed prior to the passage of the NDAA when some argued that the indefinite detention provisions did not apply to American citizens despite numerous legal analysts asserting they did and President Barack Obama himself acknowledging they did when he signed the bill. […] The most alarming portion of the document appears on page 56 and makes it clear that detention camps will have PSYOP teams whose responsibility will be to use “indoctrination programs to reduce or remove antagonistic attitudes,” as well as targeting “political activists” with such indoctrination programs to provide “understanding and appreciation of U.S. policies and actions.”
»Let’s make one thing clear – the manual primarily deals with enemy combatants captured and detained in foreign prison camps run by the U.S. Military. However, another thing that is just as clear from reading the manual in full is the fact that it also applies to citizens detained within the United States, whether they be DCs (displaced citizens) or “civilian internees,” in other words citizens who are detained for, “security reasons, for protection, or because he or she committed an offense against the detaining power.”
»Firstly, throughout the manual there are scores of references to how the U.S. Army would work together with the DHS, ICE and FEMA (page 24) to implement the policies “within U.S. territory” as part of “civil support opérations” in the aftermath of “man-made disasters, accidents, terrorist attacks and incidents in the U.S. and its territories.” (page 38).
»“The handling of DCs (displaced citizens) is also a mission that may be performed in support of disaster relief or other emergencies within the United States or U.S. territories during civil support opérations,” states page 33. Page 56 also states that it is the responsibility of the PSYOP officer to “control detainee and DC populations during emergencies.” “Resettlement conducted as a part of civil support opérations will always be conducted in support of another lead agency (Federal Emergency Management Agency, Department of Homeland Security)” states page 37.
»All these passages make it clear that the policies outlined on page 56 are also applicable within U.S. territory as part of “civil support operations” conducted in partnership with domestic federal agencies like the DHS and ICE. The U.S. Immigration authorities have no role in detaining prisoners in Afghanistan and Iraq and neither do other U.S. agencies also listed in the document such as the Public Health Service (page 224). The document also contains numerous references to U.S. citizens (notably pages 13, 41). Page 13 notes how “U.S. citizens will be confined separately from detainees,” meaning they will be separated from foreign prisoners in the camps
»On page 146 of the manual, we learn how prisoners in the camps are to be identified. “The prisoner’s last name, first name, and middle initial are placed on the first line of a name board, and the prisoner’s social security number is placed on the second line.” Last time I checked, the United States Social Security Administration was not responsible for handing out social security numbers to people in Afghanistan or Iraq.
»On page 193 of the document, we learn that the policies outlined in the manual can be applied domestically. The language makes it clear that so long as the President passes an executive order to nullify Posse Comitatus, the law that forbids the military from engaging in domestic law enforcement, the policies “may be performed as domestic civil support opérations.”
The manual states, “These operations may be performed as domestic civil support operations,” and adds that “The authority to approve resettlement such opérationswithin U.S. territories,” would require a “special exception” to The Posse Comitatus Act, which can be obtained via “the President invoking his executive authority.”
»These examples are just a handful of a plethora contained in the 326 page ‘Internment and Resettlement’ document which prove that the policies in the manual apply not only to foreign prisoners abroad, but also to American citizens within the United States.»
Comme nous l’avons dit, la publication de ce document a amené un nombre considérable de réactions de lecteurs du site, et des contestations, notamment sur l’antériorité du document et sur le fait de savoir si les mesures envisagées concernent des citoyens US ou seulement (!) des étrangers. Une première version du document été publiée en 2007 (ce qui a conduit certains lecteurs à vouloir exonérer l’administration Obama de toute responsabilité), mais sa republication et sa mise à jour datée du 12 février 2010 le fait incontestablement entrer dans l’époque de l’administration Obama. D’autre part, les détails donnés ci-dessus montrent bien que les citoyens US, sur le sol US, sont complètement concernés, comme le montre également la coopération de l’U.S. Army avec la FEMA. (La FEMA est cette organisation fédérale intérieure de gestion des “évènements d’urgence” à la destination assez mystérieuse ou dans tous les cas contestée, créée en 1979. Certains auteurs, dont Peter Dale Scott, dans La route vers le nouveau désordre mondial, estiment qu’elle pourrait avoir une fonction de répression et d’internement, que nous jugerions assez proche dans son esprit et dans ses buts de ce qu’était l’administration du GOULAG [acronyme administratif russe] des camps d’internement dans la structure soviétique.)
L’aspect le plus remarquable du document se trouve dans l’organisation systématique de l’endoctrinement et de la rééducation psychologique, méthodes absolument consubstantielle aux régimes totalitaires du XXème siècle, et faisant partie encore plus d’une sorte de contrainte de “rééducation permanente” forcée du citoyen que de la “guerre psychologique” elle-même. A cet égard, on verra ce document et l’esprit qu’il implique comme une production bureaucratique, à l’instar des grands régimes totalitaires du XXième siècle, issue directement d’une processus organique systémique, – pour nous et en notre temps, issue du Système en tant qu’achèvement de la mise en place d’une structure globale de contrainte et de transformation des psychologies. Nous précisons cela pour prendre nos distances de la querelle des responsabilités (administration Bush ou administration Obama) parce que nous estimons qu’il s’agit effectivement, non d’une production politique mais d’une production automatique du Système dans sa logique entropique et nihiliste. Il apparaît qu’il n’est absolument pas nécessaire d’instaurer un régime strictement et ouvertement policier ou fasciste, ou ce qu’on veut dans cette orientation, pour arriver aux méthodes totalitaires de cette sorte de régime dans ce domaine de la contrainte psychologique. A cet égard, les USA apparaissent complètement phagocytés par le Système, conduits par lui à tous égards, et cela est une confirmation et nullement une surprise. Cela impliquer que la situation aux USA peut, selon les évènements, basculer du jour au lendemain dans l’orientation qu’on décrit. (Mais aussi, parallèlement, un tel basculement pourrait déclencher ou alimenter une réaction populaire très violente, avec les moyens de s’exprimer à cause de la forme du régime dont les nécessités économiques imposent le maintien d’une structure libérale (notamment, pour les USA, accès aux armes, aux structures d’organisation civile, maintien d'une circulation de l'information). C’est un autre aspect de ce qu’on décrit, qui est, lui, complètement différent des régimes totalitaires et rend compte d’une situation différente à cet égard. Le paradoxe est donc qu’à côté de mesures policières et psychologiques de contrainte, les USA ne peuvent évoluer vers un centralisme autoritaire type fasciste ou soviétique parce que leur dépendance idéologique de leur système économique et de corruption rejette absolument l’étatisme et l’autoritarisme centralisé de l’État puisque la puissance privée domine tout ; le résultat, comme on le constate chaque jour, est plutôt un centralisme déstructuré et en cours de dissolution, entraînant une situation de désordre impuissant du pouvoir du point de vue politique.)
Bien entendu, la chronologie de la mise à disposition publique du document de l’U.S. Army est intéressante. Qu’elle ait lieu aujourd’hui, dans le climat incertain actuel qu’on connaît, constitue un point très important. Elle implique que des individus, au sein du Système, ont conscience de la gravité potentielle de la situation et jugent que certaines productions du Système confirmant l’existence potentielle d’instruments massifs de coercition et de (re)mise en condition psychologique de la population sont prêts à être utilisés et doivent être portés à la connaissance du public. Il est évident que les dispositions de ce document font beaucoup plus penser à des actions massives de rééducation possibles contre des dissidents de mouvements du type Occupy, ou du type Ron Paul, que contre des “étrangers” classés dans la rubrique “terroriste”. (Pour ce dernier cas, les actions et programmes de répression existent déjà, depuis le début de la période 9/11, avec les camps de torture et d’action psychologique, notamment de la CIA, comme on le sait.) La publication de ce document ajoute donc une pièce à l’évaluation de la situation intérieure des USA et aux potentialités de troubles qu’on signale actuellement. Il renforce l’idée que la bataille en cours entre le Système et la résistance antiSystème a comme terrain d’élection la psychologie et la conformation des esprits humains, c’est-à-dire le système de la communication, désormais allant jusqu’à un mode de violence et de contrainte massive s’exprimant à visage découvert. C’est un signe, aussi bien de l’ampleur terrible du vrai affrontement en cours, et des inquiétudes profondes du Système devant la résistance dissidente, puisque ses automatismes le conduisent à des programmes qui se rapprochent, sinon l’identifient au systématisme répressif totalitaire des grandes dictatures du XXème siècle.
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La Russie se prépare à contrer une frappe militaire israélo-américaine contre l’Iran
La Russie se prépare à contrer une frappe militaire israélo-américaine contre l’Iran
Ex: http://mediabenews.wordpress.com/
Au cours de ces quelques derniers mois, la Russie a entrepris d’intenses préparatifs pour parer à une éventuelle frappe militaire perpétrée par Israël et les Etats-Unis contre l’Iran. Selon de récents rapports, l’état-major russe s’attend cet été à une guerre contre l’Iran qui aurait d’énormes répercussions non seulement au Moyen-Orient mais aussi dans le Caucase.
Les troupes russes au Caucase ont été techniquement renforcées et un bataillon de missiles situé dans la Mer caspienne a été placé en attente. Les patrouilleurs lance-missiles de la flotte caspienne ont à présent jeté l’ancre au large de la côte du Daguestan. L’unique base militaire russe dans le Caucase du Sud, qui se situe en Arménie, est également en état d’alerte pour une intervention militaire. L’automne dernier, suite à une intensification du conflit en Syrie, la Russie avait envoyé son porte-avions Kousnetsov au port syrien de Tartous. Des experts pensent que la Russie pourrait soutenir Téhéran en cas de guerre, du moins sur un plan militaire et technique.
Dans un commentaire publié en avril, le général Leonid Ivashov, président de l’Académie des problèmes géopolitiques, a écrit qu’une « guerre contre l’Iran serait une guerre contre la Russie » et il appelé à une « alliance politico-diplomatique » avec la Chine et l’Inde. Il a dit que des opérations étaient entreprises de par le Moyen-Orient dans le but de déstabiliser la région et d’agir à l’encontre de la Chine, de la Russie et de l’Europe. La guerre contre l’Iran, écrit Ivashov, « atteindrait nos frontières, déstabiliserait la situation dans le Caucase du Nord et affaiblirait notre position dans la région caspienne. »
Dans le cas d’une guerre contre l’Iran, la préoccupation principale de Moscou concerne les conséquences pour le Caucase du Sud. L’Arménie est l’unique alliée du Kremlin dans la région et entretient de liens économiques étroits avec l’Iran, alors que la Géorgie et l’Azerbaïdjan voisins entretiennent des liens militaires et économiques avec les Etats-Unis et Israël.
Ce que le Kremlin craint avant tout, c’est que l’Azerbaïdjan ne participe aux côtés d’Israël et des Etats-Unis à une alliance militaire contre l’Iran. L’Azerbaïdjan partage ses frontières avec l’Iran, la Russie, l’Arménie et la Mer caspienne et est, depuis le milieu des années 1990, un important allié militaire et économique des Etats-Unis dans le Caucase du Sud, abritant plusieurs bases militaires américaines.
Les relations entre l’Iran et l’Azerbaïdjan sont d’ores et déjà très tendues. Téhéran a, à plusieurs reprises, accusé Bakou d’avoir participé à des attaques terroristes et d’avoir commis des actes de sabotage très vraisemblablement en collaboration avec des agences de renseignement israéliennes et américaines. Ces dernières années, l’Azerbaïdjan a doublé ses dépenses militaires et a scellé en février un accord d’armement avec Israël s’élevant à 1,6 milliards de dollars américains et comprenant la fourniture de drones et de systèmes de défense anti-missiles.
A en croire des sources haut placées du gouvernement Obama, Mark Perry a dit fin mars au journal américain Foreign Policy que Bakou avait donné à Israël une autorisation d’accès à plusieurs bases aériennes près de la frontière Nord de l’Iran et qui seraient susceptibles d’être utilisées lors d’une frappe aérienne contre Téhéran. Le magazine cite un haut responsable du gouvernement américain qui aurait dit que, « Les Israéliens ont acheté un aéroport et cet aéroport se nomme Azerbaïdjan. » Perry a prévenu que : « Les experts militaires doivent à présent prendre en considération un scénario de guerre qui inclut non seulement le Golfe persique mais aussi le Caucase. »
Le gouvernement de Bakou a immédiatement nié le rapport mais le rédacteur en chef du journal d’Azerbaïdjan, Neue Zeit, Shakir Gablikogly, a prévenu que l’Azerbaïdjan pourrait être embarqué dans une guerre contre l’Iran.
Même s’il devait s’avérer que l’Azerbaïdjan n’est pas le point de départ d’une attaque israélienne contre l’Iran, le danger existe qu’une guerre ne mène à une escalade militaire d’autres conflits territoriaux telle la querelle entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au sujet de Nagorny-Karabakh. Cette région est indépendante depuis 1994, date de la fin de la guerre civile, mais le gouvernement de Bakou, les Etats-Unis et le Conseil européen insistent pour qu’elle soit considérée comme faisant partie de l’Azerbaïdjan. Au cours de ces deux dernières années, il y a eu des conflits répétés à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et les commentateurs ont mis en garde que le conflit risquait de se transformer en une guerre impliquant la Russie, les Etats-Unis et l’Iran.
Lors d’une récente interview accordée au journal russe Komsomolskaya Pravda, l’expert militaire russe Mikhail Barabanov a dit que les conflits sur les territoires de l’ex-Union soviétique pourraient résulter en une intervention militaire en Russie. Toute intervention opérée dans la région par les Etats-Unis ou toute autre puissance de l’OTAN entraînerait « un risque inévitable de recours à l’arme nucléaire. » La Russie possède le deuxième plus grand arsenal nucléaire du monde après les Etats-Unis.
Après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Eurasie est devenue, en raison de son importance géostratégique, l’épicentre des rivalités économiques et politiques ainsi que des conflits militaires entre les Etats-Unis et la Russie. L’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Arménie forment un pont entre l’Asie centrale riche en ressources et la Mer caspienne d’une part et l’Europe et la Mer Noire de l’autre.
Les Etats-Unis cherchent depuis les années 1990 à gagner de l’influence dans la région grâce à des alliances économiques . En 1998, le vice-président américain d’alors Richard Cheney avait déclaré, « A ma connaissance, je ne peux pas me rappeler une époque où une région a si soudainement connu une aussi grande importance stratégique que la région caspienne. »
Dans son livre Le Grand Echiquier (1998), Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller à la sûreté du président Jimmy Carter, avait écrit : « Une puissance qui domine l’Eurasie contrôlerait les deux tiers des régions les plus avancées et économiquement les plus productives du monde. En Eurasie se concentrent environ les trois quarts des ressources énergétiques connues du monde. »
L’importance cruciale de la région réside dans son rôle de zone de transit pour l’approvisionnement énergétique d’Asie vers l’Europe en contournant la Russie. En soutenant des projets d’oléoduc alternatifs, Washington a cherché à affaiblir les liens russes avec l’Europe qui est lourdement tributaire du pétrole et du gaz russes.
Jusque-là, la Géorgie est le pays clé pour le transit des livraisons de gaz et de pétrole et s’est trouvée au cour des conflits de la région. La « révolution des roses » de la Géorgie en 2003 fut incitée par Washington pour installer Mikhail Saakashvili au pouvoir comme président dans le but de sauvegarder les intérêts économiques et stratégique des Etats-Unis dans la région. Cette révolution a mené à une intensification des tensions avec Moscou en vue d’arriver à une suprématie géostratégique. La guerre entre la Géorgie et la Russie à l’été 2008 a représenté une aggravation des rivalités entre les deux pays avec la possibilité de s’élargir en une guerre russo-américaine. Les relations entre la Russie et la Géorgie restent très tendues.
L’influence américaine dans le Caucase et en Asie centrale a décliné significativement ces dernières années. En plus de la Russie, la Chine est devenue une force majeure dans la région, établissant des liens économiques et militaires importants avec les Etats d’Asie centrale tels le Kazakhstan. Bien que la Russie et la Chine demeurent des rivaux, ils ont conclu une alliance stratégique dans leur concurrence avec les Etats-Unis. Pour les Etats-Unis, une guerre contre l’Iran représente une nouvelle étape dans leur confrontation croissante avec la Chine et la Russie pour le contrôle des ressources de l’Asie centrale et du Moyen-Orient.
00:10 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russei, politique internationale, géopolitique, méditerranée, caucase, syrie, proche orient, iran, moyen orient | |
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dimanche, 06 mai 2012
Presseschau Mai 2012
Presseschau
Mai 2012
AUßENPOLITISCHES
Golfstaaten wollen Anti-Assad-Armee finanzieren
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d05949d752.0.html
Mediales Trauerspiel im Syrienkonflikt
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M51294a98b05.0.html
Talkshow im russischen TV
Julian Assange scheitert an Hisbollah-Chef
http://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/0,1518,828035,00.html
Israel Loves Iran - Facebook-Kampagne gegen den Krieg
http://digiweb.excite.de/israel-loves-iran-facebook-kampagne-gegen-den-krieg-N54023.html
Saudi-Arabien
Wegen „unerlaubter Musik“
Religionspolizei stoppt „unislamische“ Schlümpfe
http://www.focus.de/politik/ausland/wegen-unerlaubter-musik-religionspolizei-stoppt-unislamische-schluempfe_aid_745602.html
Schweizer Gold auf Druck der USA abverkauft
http://www.unzensuriert.at/content/008080-Schweizer-Gold-auf-Druck-der-USA-abverkauft
Stadt Wien nimmt Karl Lueger den “Ring” weg
http://www.unzensuriert.at/content/008073-Stadt-Wien-nimmt-Karl-Lueger-den-Ring-weg
(Der deutsche Sonderweg 1)
SPD und Grüne empört über Le-Pen-Erfolg
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M556ec8f1da9.0.html
(Der deutsche Sonderweg 2)
Union kritisiert Anti-Ungarn-Kampagne der SPD
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55d3c57201f.0.html
Liquid Constitution
Crowdgesourct: Island schreibt sich eine neue Verfassung. Der Versuch, mehr Demokratie im digitalen Zeitalter zu ermöglichen, nähert sich dem Abschluss
http://www.heise.de/tp/artikel/36/36785/1.html
(Faustrecht statt mehr Demokratie und Diskussion…)
Landbesetzer legen Feuer in größtem Stadtwald Mexikos
http://www.derwesten.de/agenturmeldungen/landbesetzer-legen-feuer-in-groesstem-stadtwald-mexikos-id6593661.html
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
(Zum Streit um die Bundeswehr und den Ochsenknecht-Sohn)
Willkommen im Krieg
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5c73b3ee971.0.html
Die Demokratie schafft sich ab
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50cba460856.0.html
Volker Beck fühlt sich von Lokalpolitikerin bedroht
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a28c2a6a3b.0.html
Grüne attackieren CDU wegen Steinbach-Kandidatur
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M56caff3deaa.0.html
(Schäubles Märchenstunde)
Euro-Krise: Schäuble schließt weitere Zahlungen aus
http://www.zeit.de/news/2012-04/09/eu-euro-krise-schaeuble-schliesst-weitere-zahlungen-aus-09145602
Euro-Krise: Schäuble gibt Entwarnung – Experten bangen weiter
http://www.gevestor.de/details/euro-krise-schaeuble-gibt-entwarnung-experten-bangen-weiter-547966.html
Gaertner´s Blog
Die Weltwirtschaft vom Pazifik aus
http://blog.markusgaertner.com/
Initiative "Holt unser Gold heim!"
http://www.gold-action.de/initiative.html
Herzlich willkommen bei der Wissensmanufaktur
Der Fokus unserer Wissensmanufaktur liegt neben den permanenten Untersuchungen der
aktuellen Wirtschaftslage auch in der Hinterfragung der gesamten wirtschaftlichen Ordnung.
http://www.wissensmanufaktur.net/
Knobloch fordert Unterstützung für Israel im Iran-Konflikt
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59f4bef018b.0.html
Piraten erinnern Deutsche an historische Schuld
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a83c5b66b6.0.html
(Zum deutschen Geschichtsunterricht)
Kümmern Sie sich!
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M526f70a0f13.0.html
Kampagne von „Besseres Hannover“: Deutsche helfen Deutschen!
http://www.besseres-hannover.info/wordpress/?m=20120412
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS
(...ein Fundstück zum ARD-Interview mit den Eltern des "NSU-Terroristen" Uwe Böhnhardt)
Zitat:
OB Schröter (SPD), der kürzlich einen Preis für Zivilcourage gegen Rechtsradikalismus erhielt, glaubt, dass das Problem in den 90er Jahren nicht ernst genug genommen wurde. "Es ist tragisch für uns, dass die Neonazis, die die schlimmsten Verbrechen seit 1945 in Deutschland verübt haben, aus Jena stammen."
http://www.fnp.de/fnp/nachrichten/politik/man-kann-das-nicht-verzeihen_rmn01.c.9773816.de.html
(Somit steht die NSU nun faktisch direkt hinter dem Holocaust.)
(dazu…)
Beim Häuten der Zwickauer Zwiebel
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5006de328b5.0.html
(Antifanten erhalten nun bereits Denkmals- bzw. Straßennamen-Ehren…)
CDU-Politiker gegen Straßenumbenennung nach getötetem Punker
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5af01737411.0.html
(Das ist wenigstens konsequent gedacht bzw. das weit verbreitete Denken auf den Punkt formuliert. Jede Betonung von Unterschied oder eigenem in Ablehnung von anderem ist "Nazi", ist altes Denken, das endlich überwunden werden muss. Alle sind gleichwertig, gleichberechtigt, sozial zu managen und sollen sich akzeptieren. Außer eben die Leute mit dem alten Denken.)
Julia Schramm ueber Nazis
http://juliaschramm.de/2012/04/20/nazis-und-poststrukturalismus/
(eine Antwort)
Die Piraten und das rechte Gespenst
http://www.sezession.de/31962/die-piraten-und-das-rechte-gespenst.html
(„Antifa“-Artikel gegen „Umwelt und Aktiv“ im „Spiegel“)
Neonazi-Strategie
Braune Bio-Kameradschaft
Von Christian Pfaffinger
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,814893,00.html
Dies ist der verantwortliche Schreiber. Ein unbedarft wirkender 24-jähriger Nachwuchsbubi...
http://www.chp-online.de/?page_id=2
http://www.bjv.de/home/fachgruppen/jungejournalisten.xhtml
Eine Antwort…
Fragwürdiger Journalismus
http://www.umweltundaktiv.de/allgemein/fragwurdiger-journalismus/
„Das ist Ihr Jargon!“ – Aus einem Forschungsseminar über Rechtsextremismus
http://www.sezession.de/31743/das-ist-ihr-jargon-aus-einem-forschungsseminar-uber-rechtsextremismus.html#more-31743
Medienbericht: Gysi soll Kontakt zur Stasi gehabt haben
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5fb7a044791.0.html
Linksextremismus
Joschka Fischer sagt nach Drohungen Auftritt ab
http://www.welt.de/politik/deutschland/article106139122/Joschka-Fischer-sagt-nach-Drohungen-Auftritt-ab.html
„Lübeck ist bunt“: Protest gegen Neonazis
http://www.focus.de/panorama/vermischtes/luebeck-ist-bunt-protest-gegen-neonazis_aid_731231.html
Demonstrationen gegen Neonazis und Islam-Feinde
http://www.fehmarn24.de/nachrichten/deutschland/menschen-demonstrieren-gegen-neonazis-zr-2261094.html
Proteste gegen Neonazis und Islam-Feinde
http://diepresse.com/home/politik/aussenpolitik/745322/Proteste-gegen-Neonazis-und-IslamFeinde?from=rss
FPÖ
Anonymous-Aprilscherz: Journalisten verlieren letzte Hemmungen
http://www.unzensuriert.at/content/007858-Anonymous-Aprilscherz-Journalisten-verlieren-letzte-Hemmungen
Deutsche Bank kündigt „Deutschen Konservativen“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57806bd7827.0.html
Tyrannei im Netz
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57ffba553de.0.html
(Tenor: Links ist besser als Rechts)
Der Bundesparteitag möge beschließen, folgenden Programmpunkt in das Wahlprogramm der Piratenpartei Deutschlands aufzunehmen:
Ablehnung des Extremismusbegriffs
https://lqfb.piratenpartei.de/pp/initiative/show/2681.html
Berliner Fraktionschef der Piraten fordert Gesinnungs-Tüv
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a9343fbb61.0.html
Berliner Piratenchef kritisiert Stellungnahme gegen Rechtsextremismus
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b68b3b35dd.0.html
Wider den Abgrenzungswahn
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M526ccafc9aa.0.html
(Zu Piraten und Nazis)
Es gibt ein Stöckchen, …
http://www.sezession.de/31950/es-gibt-ein-stockchen.html#more-31950
Wie rechts darf ein Pirat sein?
Die Debatte weitet sich aus
http://www.heise.de/tp/blogs/8/151844
Probleme von Jungparteien
Kinderkrankheiten
Die Grünen hatten Anfang der 1980er ihr braunes Waterloo. Inklusive analogem Shitstorm. Der Unterschied zu den Piraten: Sie hatten noch mit Veteranen der NS-Zeit zu kämpfen.
http://www.taz.de/Probleme-von-Jungparteien/!92073/
Piratenpartei verweigert JF Akkreditierung
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M52901ed587a.0.html
Lageignoranz und Politikunfähigkeit: Nachlese zur „Causa Weidner“
http://www.sezession.de/32072/lageignoranz-und-politikunfahigkeit-nachlese-zur-causa-weidner.html#more-32072
Nach Ablehnung des NPD-Kandidaten: Gera nimmt Risiko einer Wahlanfechtung in Kauf
http://www.tlz.de/startseite/detail/-/specific/Nach-Ablehnung-des-NPD-Kandidaten-Gera-nimmt-Risiko-einer-Wahlanfechtung-in-Kau-875573301
Zu NPD-Ausschluss in Gera: Juristische Verrenkungen
Volkhard Paczulla zum Umgang der Demokratie mit ihren erklärten Gegnern
http://www.tlz.de/startseite/detail/-/specific/Zu-NPD-Ausschluss-in-Gera-Juristische-Verrenkungen-405926160
Wetterau
Rechtsextreme machen sich rar
Eine Gruppe Rechtsextremen hat den Einwohnern von Echzell lange zu schaffen gemacht. Inzwischen aber befinden sich die Neonazis in der Defensive. Einer sitzt in U-Haft und dem Rest stellen sich verschiedene Bürgerinitiativen entgegen.
http://www.fr-online.de/rhein-main/wetterau-rechtsextreme-machen-sich-rar,1472796,14701548.html
(auch die orthodoxe Position ist immer noch nicht ganz ausgestorben...)
Die ich rief die Geister...........
Gedanken zum rechten Terror Autor: Siegfried Kunze, Dreieich
http://www.die-linke-kreis-offenbach.de/diskussionsbeitraege/die-ich-rief-die-geister-........../
Geschichtsdidaktik
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M52f89c4bfbf.0.html
Aussteigerprogramm des Verfassungsschutzes stößt auf geringe Resonanz
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b76751aa19.0.html
Juso zündet eigenes Vereinslokal an
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5902f97de3e.0.html
Ausländer täuscht rechtsextremen Überfall vor
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5fafcca6950.0.html
Hamburg: Polizeigewerkschaft protestiert gegen Punk-Konzert
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5181c24729a.0.html
Frankfurt
Polizeigewerkschaft verurteilt linksextreme Ausschreitungen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M508912976b6.0.html
Brutaler Straßenterror der Linksfaschisten
Rasche Konsequenzen notwendig
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=278
Werbung für Gewaltdemo auch im Ortsbeirat
Grüne Ortsvorsteherin unterstützt Linksfaschisten
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=285
Linksextremisten kosten Berlin Millionen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5ecc1c8bdec.0.html
Wie Linksextreme auf Demos die Polizei austricksen
http://www.unzensuriert.at/content/007861-Wie-Linksextreme-auf-Demos-die-Polizei-austricksen
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
Unterschwellige Botschaften
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5239db4b759.0.html
Lies! Den Koran!
http://www.sezession.de/31808/lies-den-koran.html#more-31808
Evangelikale und Piusbrüder empört über Wort zum Sonntag
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59b6d1f83fd.0.html
Der unglaubliche Mut der Neudeutschen
http://www.sezession.de/31715/der-unglaubliche-mut-der-neudeutschen.html#more-31715
(Wenn mutige, zivilcouragierte Journalisten verstummen hat das manchmal nicht nur mit dem ideologischen Brett vor dem Kopf, sondern auch ganz anderen Sachen zu tun.)
Islamisten bedrohen deutsche Journalisten
http://www.welt.de/politik/deutschland/article106173295/Islamisten-bedrohen-deutsche-Journalisten.html
Friedrich will verstärkte Grenzkontrollen
(und „Pro Asyl“ stänkert gleich dagegen…)
http://www.derwesten.de/nachrichten/friedrich-will-verstaerkte-grenzkontrollen-id6526409.html
Interview mit Udo Ulfkotte
http://www.citizentimes.eu/2012/03/28/die-mehrheit-der-muslime-leidet-an-islamophobie/
Kommunisten und Muslime demonstrieren gemeinsam in Dänemark gegen Islamkritik
http://europenews.dk/de/node/53374
http://deutschelobby.com/2012/03/31/antifa-krawalle-rund-um-edl-demo-in-aarhus/
(Der „Spiegel“ jubiliert dazu)
Anti-Islam-Demo in Dänemark
Großkundgebung schrumpft zu Zwergenaufstand
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,825078,00.html
(eine weitere Organisation der Einwanderungslobby)
Amnesty prangert angebliche Diskriminierung von Moslems an
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5ea35da4add.0.html
(Kolat läuft endgültig Amok)
Türkische Gemeinde unterstellt Sarrazin nationalsozialistische Gesinnung
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f9cedacc72.0.html
In der Wagenburg der Islamkritiker
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54e34d2833d.0.html
Fundamentalisten in der Fußgängerzone
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M51c6d342510.0.html
Hessen wird zum Zentrum radikaler Salafisten
In Hessen tummelt sich eine stetig wachsende Szene radikaler Islamisten. Prominenter Vertreter ist Mohamed Mahmoud, der ganz offen gegen Deutschland hetzt. Den Behörden sind wohl die Hände gebunden. Von Florian Flade
http://www.welt.de/politik/deutschland/article106225871/Hessen-wird-zum-Zentrum-radikaler-Salafisten.html
Solingen
Salafisten verletzen Polizisten mit Steinen
http://www.op-online.de/nachrichten/deutschland/salafisten-bewerfen-polizeibeamte-solingen-steinen-2299307.html
Videobotschaft eines Migranten
An die CDU
http://www.youtube.com/watch?v=BvitSAGG9Fs
(Auweia)
Schweden: Rassismus-Skandal um menschliche Torte
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M51b426559fe.0.html
Harzer Straße
Ein Roma-Dorf zieht nach Berlin
http://www.bz-berlin.de/bezirk/neukoelln/ein-roma-dorf-zieht-nach-berlin-article1426839.html
Erklärt Perreira
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5fa31868e30.0.html
(dazu wüsste man gerne mehr an Information…)
Trio sticht auf 22-Jährigen ein
http://www.op-online.de/nachrichten/frankfurt-rhein-main/trio-messerangriff-frankfurt-lebensgefahr-polizei-2261530.html
Doppelmord - Mutmaßlicher Todesschütze schweigt vor Gericht
http://www.stern.de/panorama/doppelmord-mutmasslicher-todesschuetze-schweigt-vor-gericht-1808466.html
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
Zwang zur Innovation verschandelt unsere Städte
Historische Orte ziehen uns an, weil sie ein harmonisches Ganzes bilden. Heute wollen Architekten vor allem "innovativ" sein. So entstehen modische Hingucker – aber keine schönen Städte. Von Wolfgang Sonne
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article106165023/Zwang-zur-Innovation-verschandelt-unsere-Staedte.html
Wenn Stadtplaner historische Viertel niederreißen
Ein Stadtmassaker nach dem anderen: Im Ruhrgebiet werden ganze Stadtviertel zertrümmert, von stolzen Gründerzeithäusern bleibt nur Schutt übrig. Vor allem in Duisburg versagen Stadtplaner.
http://www.welt.de/kultur/article106206991/Wenn-Stadtplaner-historische-Viertel-niederreissen.html
Der "Retter von Kreuzberg" wird 90
http://www.welt.de/kultur/article106179673/Der-Retter-von-Kreuzberg-wird-90.html
Wärmedämmung
Die Burka fürs Haus
Wohnen, Dämmen, Lügen: Am deutschen Dämmstoffwesen soll das Weltklima genesen. Was der neue Fassadenstreit über unser Land verrät und warum Vollwärmeschutz das Gegenteil von Fortschritt ist.
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/waermedaemmung-die-burka-fuers-haus-11071251.html
Architektur im Klimawandel
http://www.daserste.de/information/ratgeber-service/bauen-wohnen/sendung/wdr/2012/22042012-architektur-im-klimawandel-100.html
Oldenburg
Denkmal-Posse um Graf und Pferd
http://www.ndr.de/fernsehen/sendungen/menschen_und_schlagzeilen/videos/menschenundschlagzeilen1295.html
Probestehen für Oldenburgs Grafen
http://www.ndr.de/regional/niedersachsen/oldenburg/reiterdenkmal109.html
Wagners Schatten in Leipzig
http://www.sezession.de/31758/wagners-schatten-in-leipzig.html
Kunstmuseum und Flechtheim-Erben
Einigung über Seehaus-Gemälde
http://www.rundschau-online.de/html/artikel/1334354037604.shtml
Schätze des Berliner Schlosses doch nicht verloren
Historische Leuchter, Teppiche, Skulpturen: Ein Bildband dokumentiert die Geschichte der einstigen Innenausstattung des Berliner Schlosses. Davon ist mehr erhalten, als man bisher glaubte.
http://www.welt.de/kultur/history/article106238880/Schaetze-des-Berliner-Schlosses-doch-nicht-verloren.html
Kiezdeutsch und kein Ende
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59ff708c57b.0.html
Proteste nach harter Mathe-Klausur
Durchfallquote 94 Prozent
http://www.spiegel.de/unispiegel/studium/0,1518,826946,00.html
Die modernen Barbaren
Christliche Feiertage im Fadenkreuz der Spaßgesellschaft
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=281
(Zur Gedankenmanipulation)
Wie die Psychoanalyse der Demokratie die Politik ausgetrieben hat
http://antjeschrupp.com/2012/04/16/wie-die-psychoanalyse-der-demokratie-die-politik-ausgetrieben-hat/
(Sander und Maschke)
Deutsche Meisterdenker
http://www.sezession.de/31712/deutsche-meisterdenker.html#more-31712
Ein Essayist des Eigenen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57abedda27b.0.html
Von Hitler zum Kommunismus
Richard Scheringers Weg durch das 20. Jahrhundert
http://www.heise.de/tp/artikel/36/36535/1.html
Umerziehung von oben – Stefan Scheils „Transatlantische Wechselwirkungen“
http://www.sezession.de/31936/umerziehung-von-oben-stefan-scheils-transatlantische-wechselwirkungen.html#more-31936
Günter Grass hält Deutschland den Spiegel vor
http://www.unzensuriert.at/content/007901-Guenter-Grass-haelt-Deutschland-den-Spiegel-vor
Günter Grass und die schuldstolze Agitprop
http://www.sezession.de/31702/grass-und-der-schuldstolze-agitprop.html#more-31702
Die Causa Grass: Eine aufgeblasene Debatte, die viel über uns verrät
http://www.blauenarzisse.de/index.php/anstoss/3237-die-causa-grass-eine-aufgeblasene-debatte-die-viel-ueber-uns-verraet
Grass: Was gesagt werden muss (Im Gespräch mit Jürgen Elsässer)
http://www.youtube.com/watch?v=2m5S0j7mx3I
Was gesagt werden muss
Von Manfred Kleine-Hartlage
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=287
Grass empört Israels Innenminister mit DDR-Vergleich
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57188be95bd.0.html
Einreiseverbot für David Irving bleibt bestehen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M53d7639cbe8.0.html
Ist Intelligenz erblich? – Eine Klarstellung
http://www.sezession.de/31828/ist-intelligenz-erblich-eine-klarstellung.html#more-31828
(Zu Broder…)
Macht und Meinungsfreiheit
http://www.sezession.de/31765/macht-und-meinungsfreiheit.html
Der Feind vor meiner Tür
Schuld und Sühne im Paradies: Der Arte-Mehrteiler "Gelobtes Land" rührt am Fundament des Nahost-Konflikts
http://www.welt.de/print/die_welt/kultur/article106205787/Der-Feind-vor-meiner-Tuer.html
Wo Macher, Senderchefs, Kritiker irren
Furchtlose Krieger
http://www.tagesspiegel.de/medien/wo-macher-senderchefs-kritiker-irren-furchtlose-krieger/6539166.html
(Zur Debatte „Internet und geistiges Eigentum“)
Diesen Kuss der ganzen Welt
http://www.perlentaucher.de/blog/258_diesen_kuss_der_ganzen_welt
(Zur Debatte „Internet und geistiges Eigentum“)
Lieber Sven Regener!
http://www.dirkvongehlen.de/index.php/netz/lieber-sven-regener/
Demokratisierung und Publizieren
http://juliaschramm.de/2012/04/07/demokratisierung-und-publizieren/
(Vortrag zum revolutionären Umbruch durch das Internet)
006 Keynote Blau
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=LSeIoxz9Me0
(Zum Urheberrechts-Streit)
Ich heb dann mal ur
http://www.spreeblick.com/2012/04/14/ich-heb-dann-mal-ur/
Das ewige Klassentreffen
Das Internet macht unsere Freundschaften oberflächlicher – doch das ist gar nicht so schlimm, wie alle denken.
http://allfacebook.de/allgemeines/das-ewige-klassentreffen
"Lohnarbeit ist Sklaverei"
http://www.taz.de/1/archiv/digitaz/artikel/?ressort=tz&dig=2012%2F04%2F14%2Fa0204&cHash=21ab59c470
Gott, Gebet und Politik
Die Pfingstbewegung in Guatemala verändert sich
http://www.dradio.de/dkultur/sendungen/weltzeit/1186383/
Kirchenkritische Kunstaktion
Heiliges Höschen, erhöre uns!
http://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/0,1518,827597,00.html
Ramsauer gegen die „Kampf-Radler“
Verkehrsminister will Fahrrad-Rowdys nicht hinnehmen
http://www.focus.de/politik/deutschland/ramsauer-gegen-die-kampf-radler-verkehrsminister-will-fahrrad-rowdys-nicht-hinnehmen_aid_734987.html
Herzzerbrechende News
Märchen aus der Realität: Über die Reportagen von Marc Fischer, der heute vor einem Jahr starb.
http://www.welt.de/print/die_welt/kultur/article106144440/Herzzerbrechende-News.html
Alt-Hippie trifft auf Piraten
Langhans' neue Liebe
http://www.sueddeutsche.de/muenchen/alt-hippie-trifft-auf-piraten-langhans-neue-liebe-1.1338938
Studieren in Indien
Versteck die Cola, die Affen kommen
http://www.spiegel.de/unispiegel/studium/0,1518,828859,00.html
Naidoo als Soundtrack der “Reichsbewegung”?
http://www.publikative.org/2012/04/26/xavier-naidoo-als-soundtrack-der-reichsbewegung/
CD Andi Weiss: Heimat
http://www.kultur-szene.de/rezensionen/heimat_2011-2526.html
Techno-Buch "Der Klang der Familie"
Total geflasht in den Verfall
http://www.sueddeutsche.de/kultur/techno-buch-der-klang-der-familie-total-geflasht-in-den-verfall-1.1344010
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Tokyo envisage la construction d'un gazoduc vers la Russie
Tokyo envisage la construction d'un gazoduc vers la Russie
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Le Japon étudie la possibilité de construire un gazoduc qui le relierait à la Russie, a annoncé jeudi Seiji Maehara, président du conseil de recherche politique du Parti démocrate du Japon (PDJ) et ex-ministre nippon des Affaires étrangères.
" Nous étudions de nouvelles possibilités de construction d'un gazoduc, mais son itinéraire est encore à définir ", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, précisant que le futur pipeline pourrait intégrer un tronçon sous-marin.
Selon M. Maehara, les recherches effectuées dans ce domaine ont montré la faisabilité technique du projet.
" Tout dépend du montant des investissements que le Japon pourrait engager, ainsi que des perspectives de développement du nucléaire nippon ", a ajouté le responsable du PDJ.
Le Japon, qui se classe au quatrième rang mondial pour la consommation d'énergie, ne possède pas de ressources nationales en hydrocarbures. Le pays consomme près de 80 milliards de m3 de gaz par an, soit 14 % de son bilan énergétique. Le Japon importe également l'intégralité du gaz naturel liquéfié (GNL) qu'il consomme.
En mars dernier, le Premier ministre Vladimir Poutine a enjoint aux autorités compétentes russes d'accélérer la mise en œuvre de projets prévoyant la production d'hydrocarbures dans l'Extrême-Orient. Cette décision s'explique par la fermeture des centrales nucléaires au Japon après le séisme dévastateur du 11 mars 2011.
A l'heure actuelle, le conglomérat russe Gazprom et le groupe Japan Far East Gas réunissant les sociétés nippones Itochu, Japex, Marubeni, Inpex et Cieco étudient un projet de construction d'une usine de liquéfaction de gaz naturel dans la région de Vladivostok (Extrême-Orient russe).
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samedi, 05 mai 2012
Laurent Ozon: "Nous sommes occupés!"
Laurent Ozon:
"Nous sommes occupés!"
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LOS IDENTITARIOS SERBIOS SERÁN EL PUENTE ENTRE LA UE Y RUSIA
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Soudan : les causes d’une guerre annoncée
Bernard Lugan:
Soudan : les causes d’une guerre annoncée
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vendredi, 04 mai 2012
Le retour du Colonel Peters
Ex: http://mbm.hautetfort.com/
En juin 2006, le lieutenant-colonel retraité de l’US Army, Ralph Peters, s’était fait connaître par la publication dans l’Armed Force Journal d’une carte de sa main (voir ci-dessous) envisageant une complète refonte des frontières du « Grand Moyen-Orient » où G.W.Bush projetait d’injecter la démocratie parlementaire – et de marché ! – à l’occidentale.
Certes, à l’époque tant l’énormité de ces modifications et le fait qu’apparemment, il ne s’agissait que de la publication d’une carte autorisaient à penser que les propositions du colonel Peters resteraient de simples élucubrations.
Pourtant, une série d’informations récentes pourrait toutefois indiquer que la fameuse carte n’a peut-être pas été reléguée au fond d’un tiroir poussiéreux.
Vers un Grand Azerbaïdjan ?
Mark Perry, auteur de Talking to Terrorists. Why America must engage with its enemies (Basic Books, 2010), révèle dans un article paru en mars et basé sur des fuites de Wikileaks[1] la coopération militaire aussi poussée que mal connue entre l’Azerbaïdjan et Israël et montre que l’usage de bases aériennes azerbaïdjanaises, dont celle de Sitalcay, pourrait permettre aux avions israéliens de bombarder, le cas échéant, plus efficacement l’Iran puisqu’il pourraient s’y poser après leurs raids plutôt que de devoir faire l’aller-retour vers leurs bases de départ. Toutefois, dans le même texte, Perry rappelle qu’en février 2012, un membre du parti au pouvoir à Bakou, capitale de la république dynastique et pétrolière d’Azerbaïdjan, en très bon termes avec l’Occident, a demandé à son gouvernement de rebaptiser le pays en Azerbaïdjan du Nord, appel qui relève d’un irrédentisme souhaitant « réunifier la patrie » en y rattachant les provinces azériphones du Nord-ouest de l’Iran[2], considérées comme l’Azerbaïdjan du Sud. Rappelons que plus de15 millions d’Azéris (selon les chiffres iraniens, apparemment minimisés) vivent dans le nord-est de l’Iran contre 9,1 millions en Azerbaïdjan même. D’où les craintes iraniennes d’un séparatisme azéri, qui s’était déjà manifesté, avec l’appui de l'URSS à la fin de la 2ème Guerre mondiale, par la création d’un Gouvernement populaire d'Azerbaïdjan séparatiste et hostile au Chah[3]. Une appréhension renouvelée à Téhéran suite à la naissance d’un Azerbaïdjan indépendant à la faveur du démantèlement de l’URSS.
Limitons-nous à observer que sur la carte du colonel Peters : le très récalcitrant Iran devrait se voir amputer au Nord-ouest de la région azérie de Tabriz, au Sud-ouest du Khouzistan arabophone et, au Sud-est, de sa province baloutche.
Un « Baloutchistan libre » ?
Tout récemment, le blog Atlas Alternatif titrait : « Des républicains américains veulent faire éclater le Pakistan » et faisait état d’une série d’auditions, le 8 février 2009, de la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des États-Unis consacrées aux « violations des Droits de l’Homme au Baloutchistan », sous l’égide du député républicain de Californie Dana Rohrabacher. Rencontre qui avait soulevé la colère du gouvernement pakistanais. Étaient en effet conviés à ces auditions, outre des universitaires, des délégués d’Amnesty International et de Human Rights Watch, ce qui n’a rien d’étonnant vu le thème des rencontres, mais aussi le lieutenant-colonel Ralph Peters…
Autre « petite chose » à souligner : l’an dernier, l’ambassadeur US au Pakistan, Cameron MUNTER, a réitéré la demande de son gouvernement d’ouvrir un consulat au Baloutchistan[4].
Or, pour ce qui est du Pakistan, Peters envisageait l’amputation de sa province du Baloutchistan et la réunion de cette dernière avec les régions baloutches du sud-est de l’Iran pour former un État libre du Baloutchistan, doté ipso facto d’une importante façade sur l’océan indien avec, en son milieu, le port de Gwadar. C. à d. une remise en cause de la Ligne Goldschmid (1871) par laquelle Londres avait délimité la frontière entre l’Iran et son Empire des Indes, ligne frontalière reprise en 1947 par le Pakistan.
L’on sait déjà qu’au Baloutchistan – qui forme 42% du territoire du Pakistan, mais dont les 7 millions de Baloutches ne forment que 5% de sa population – opèrent des groupes tribaux armés, ulcérés non seulement de voir leur région négligée par Islamabad, mais faire l’objet d’une politique de peuplement pachtoune et pendjabi. S’ajoute à cela le fait que le sous-sol du Baloutchistan recèlerait d’immenses ressources en gaz et en pétrole.
Casser le « collier » chinois
Par ailleurs, la valeur stratégique du Baloutchistan s’est vue multipliée par la création, financée par la Chine lors de la décennie écoulée, d’un port en eaux profondes à Gwadar qui devrait constituer le terminal d’un gazoduc venant du Turkménistan. Ceci au risque d’aggraver le mécontentement de certains Baloutches, le nouveau port menaçant à leurs yeux d’accroître la fuite des ressources de la région et de créer principalement de nouveaux emplois parmi les « immigrés » du reste du Pakistan. Pour la Chine par contre, le projet de Gwadar comporte plusieurs avantages, ce qui justifie peut-être les accusations pakistanaises d’une aide de l’Inde à la guérilla baloutche. Gwadar désenclave en effet les provinces ouest de la Chine (Xinjiang), offre à sa marine des facilités portuaires situées à l’ouest de l’Inde et proches du « verrou stratégique » du détroit d’Ormuz, et permet à la RPC un approvisionnement, énergétique, à partir de l’Afrique et du Moyen-Orient, plus « terrestre », échappant donc en partie au contrôle américain des routes maritimes du Sud-est asiatique.Un « Baloutchistan libre » parrainé par Washington et Delhi et obtenant la haute main sur Gwadar n’aurait-il pas l’avantage d’ôter l’une des plus belles perles du « collier »[5] stratégique que Pékin tente de constituer à l’ouest de l’Inde et au nord de l’océan Indien ? Et cela alors même que le putsch du 7 février dernier aux Maldives, immédiatement cautionné par les Etats-Unis et la « plus grande démocratie du monde » que serait l’Inde, pourrait bien avoir mis fin aux souhaits chinois d’ajouter, avec une base de sous-marins dans l’atoll maldivien de Marao, une nouvelle pièce à leur parure.
La guerre de l’ombre que livrent des agents américains et israéliens dans plusieurs régions de l’Iran non-persanophones (Azerbaïdjan-occidental, Khouzistan, Sistan-Baloutchistan) n’est plus qu’un secret de polichinelle. Une guerre qui se déroule à l’occasion, avec une collaboration tacite… d’Al-Qaïda, à laquelle serait « affilié » le Jundullah, groupe sunnite du Baloutchistan iranien (le Sistan-Baloutchistan) partisan d’un système fédéral en Iran, qui, depuis 2005, s’est fait remarquer par une tentative d’assassinat de M. Ahmadinejad (septembre 2005), ses enlèvements de soldats iraniens, ses attentats contre des casernes de l’armée ou des Gardiens de la Révolution[6] ou contre des mosquées[7] ou des manifestations religieuses chiites[8], malgré le coup dur qu’a constitué pour l’organisation la capture et l’exécution, en juin 2010, de son leader Abdolmalek Righi.
Un peu plus à l’Ouest : un « réduit » alaouite ?
Par ailleurs, Fabrice Balanche, Maître de conférences à l’Université Lumière-Lyon II [9], écrivait dans la dernière parution d’Alternatives internationales (n°54, mars 2012) qu’en cas de débâcle du régime syrien, « le clan Assad peut tenter de créer grâce à ses moyens militaires un réduit dans la région alaouite, sur la côte, avec l’aide de Moscou et de Téhéran ». Or, ce « réduit alaouite » figure bel et bien sur la carte du colonel Peters, mais… inclus dans un « Greater Lebanon », un « Plus grand Liban », qui ferait main basse sur toute la côte syrienne jusqu’aux frontières turques, privant cette fois la Syrie, de surcroît dûment amputée de ses régions nord-est au profit d’un « Kurdistan libre », de toute façade maritime.
De même, à la mi-mars, New Lebanon[10]estimait que « la vieille idée du mandat français » revenait à l’ordre du jour, « l’enclave alaouite [pouvant] devenir un État indépendant si Assad perdait tout contrôle sur Damas », et précisant que le clan Assad chercherait dans ce cas à élargir le « réduit alaouite » à la région de l’Idlib pour qu’il s’étende jusqu’à la frontière turque au-delà de laquelle vivent quelque 15 millions d’alévis.
Question : « le rejet régional et international » et « le refus total » de la Turquie d’un tel projet sont-ils aussi assurés que semble le penser New Lebanon ?
Sarkozy, apprenti Pandore
En Libye, la proclamation, le 6 mars dernier, de l’autonomie partielle de la Cyrénaïque, l’est du pays, par le cheikh Ahmed Zoubaïr Al-Senoussi, au demeurant neveu de l’ex-roi Idriss Al-Senoussi et s’exprimant au nom de quelque 3000 chefs de tribus et personnalités, est certes dues à des facteurs locaux – projet de loi électorale sur base démographique, sentiment d’abandon du « cœur de la révolution » en faveur de Tripoli – mais les accusations de projets séparatistes liés à la concentration des richesses pétrolières dans cette même région et bénéficiant d’un soutien occulte de « puissances étrangères » ne sont pas à rejeter sans plus.
Toujours en Libye, mais au Sud, les combats entre Toubous et tribus arabes dans la région de Sebha qui auraient fait quelque 150 morts entre le 26 et le 31 mars, pourraient ranimer les aspirations au séparatisme de ces mêmes Toubous.
À suivre donc…
Carte élaborée par le Lieutenant-Colonel américain Ralph PETERS et publiée dans le Armed Forces Journal en juin 2006. Peters est colonel retraité de l'Académie Nationale de Guerre US. (Carte sous Copyright 2006 du Lieutenant-Colonel Ralph Peters) – Source : Mahdi Darius NAZEMROAYA, Le projet d'un « Nouveau Moyen-Orient ». Plans de refonte du Moyen-Orient, in Mondialisation.ca, 11 décembre 2006
1er avril 2012
Paul DELMOTTE
Professeur de Politique internationale à l’IHECS
Source : Investig'Action michelcollon.info
[1] L’Azerbaïdjan, le terrain d’atterrissage secret d’Israël (http://www.slate.fr/story/52415/israel-iran-azerbaidjan-g...)
2] Provinces d’Azerbaïdjan occidental et oriental, d’Ardabil, de Zanjan et, partiellement, celles d’Hamadan et de Qazvin
3] Velléités séparatistes que l’on a cru voir se réveiller avec les manifestations survenues en 2006, e. a. à Nagadesh.
[4] Selon I.SALAMI, in Palestine Chronicle, 28.10.11
[5]L’on appelle poétiquement « stratégie du collier de perles » les efforts de la Chine en vue de s’assurer une série de bases navales pour mieux assurer ses approvisionnements énergétiques moyen-orientaux. À part Gwadar, les autres perles sont Chittagong (Bangla-Desh), Sittwe, Coco, Hiangyi, Khaukpyu, Mergui, Zadetkui Kyun (Myanmar), des bases en Thaïlande et au Cambodge, Hanbatota (Sri-Lanka). Depuis l’an dernier, un accord avec les Seychelles envisage la construction d’installations de réapprovisionnement de la marine chinoise.
[6] Comme en octobre 2009 (42 morts)
[7] Comme à Zahedan, en mai 2009 (25 morts) ou en juillet 2010 (26 morts)
[8] Comme à Chabahar en décembre 2010
[9] Auteur de La région alaouite et le pouvoir syrien (Karthala, 2006) et de l’Atlas du Proche-Orient arabe (PUPS-RFI, 2012), F.Balanche a également collaboré au volumineux et incontournable ouvrage dirigé e. a. par notre compatriote Baudouin Dupret, La Syrie au présent. Reflets d’une société, Sindbad/Actes Sud, 2007
00:05 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, géopolitique, etats-unis, ralph peters, moyen orient, proche orient, caucase, azrbaïdjan, iran, syrie, beloutchistan, pakistan, cartes | |
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Sarkozy ou la diplomatie de l'éléphant / Interview du journaliste Gilles Delafon par Pascal Boniface
Sarkozy ou la diplomatie de l'éléphant
Interview du journaliste Gilles Delafon par Pascal Boniface
Révélatrice des lacunes des différents prétendants ou d'une appréciation insignifiante de son importance, l'action diplomatique est la dernière roue du carrosse dans cette campagne présidentielle. Le paradoxe est d'autant plus surprenant que notre pays est engagé militairement comme jamais sur les théâtres extérieurs (Afghanistan, Libye, Côte d'Ivoire) et de façon diplomatique mais ostentatoire (n'excluant pas l'action de terrain) dans différentes autres zones chaudes (Liban, Tunisie, Syrie, Iran, Palestine, Mali-Niger). Politique arabe, défense des droits de l'homme, préservation d'intérêts économiques, lutte contre le terrorisme, sauvegarde du fait israélien, suivisme américain sont autant de lièvres qui paraissent poursuivis...


Pascal Boniface et Gilles Delafon
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jeudi, 03 mai 2012
Spezialinformation: Ausverkauf europäischer Fluggastdaten
Spezialinformation: Ausverkauf europäischer Fluggastdaten
Bürger werden mit PNR-Abkommen zu Freiwild
US-Selbstbedienung via EDV-Systeme
Andreas MÖLZER
In den letzten Jahren wurden im Namen der Terrorbekämpfung zunehmend Grundrechte beschnitten. Die Sinnhaftigkeit ist dabei oft zweifelhaft: Während der Passagier quasi bis auf die Unterhose durchsucht wird und in seinem Gepäck weder Nagelfeile noch Deo haben darf, bleibt die Kontrolle von Frachtgut häufig der Spedition selbst überlassen.
Seit 2001 verwenden die amerikanischen Geheimdienste Daten aus den Buchungs- und Verrechnungssystemen der Fluglinien – sogenannte „Passenger Name Records“ (PNR), also Flugpassagierdaten. Die massenweise Weitergabe personenbezogener Daten widerspricht jedoch europäischem Datenschutzrecht, weshalb die Kommission mit Verhandlungen über ein entsprechendes Abkommen betraut wurde. Schließlich läuft die derzeit geltende Übergangslösung spätestens im Juli 2014 aus. Allein, nachdem den USA der Zugriff auf die Passagierdaten über die EDV-Systeme jederzeit möglich war, gab es seitens der Amerikaner keinerlei Interesse an einem Abkommen mit der EU. Vielmehr wurden die Europäer mit der angedrohten Wiedereinführung der Visumspflicht unter Druck gesetzt. Diese Drohung hat ja auch schon bei der von den USA geforderten Einführung biometrischer Pässe (natürlich ebenfalls zwecks effizienterer Terrorismusbekämpfung) gewirkt.
Keine Kontrolle über die Datenverwendung
Schon seit langem ist klar, dass die vorgeblich zur Terrorismusbekämpfung und zur Bekämpfung anderer Schwerverbrechen gesammelten Daten für weitergehende Zwecke verwendet werden. Im neu verhandelten Abkommen wird beispielsweise rasch deutlich, dass Reisedaten nicht nur der Terrorbekämpfung dienen, sondern auch dem Grenzschutz.
Obendrein ist der Wirtschaftsspionage Tür und Tor geöffnet: Für Übernahmegespräche in ein anderes Land zu fliegen, wäre Topmanagern sicherlich nicht mehr möglich, ohne dass der Geheimdienst davon weiß.
Selbst Aussagen in sozialen Netzwerken können schwerwiegende Konsequenzen haben – was zwei Briten auf die harte Tour erfuhren. Deren ein mit dem den Briten eigenen schwarzen Humor getwittertes „… free this week for a quick gossip before I go and destroy America?“ wurde als Ankündigung eines Terroranschlags aufgefasst. Wird indes eine Person auf einem Flug verdächtigt, wird vorsorglich gleich dem Flugzeug das Passieren des US-Luftraums verweigert.
Kein Beweis für den Erfolg bei Terrorismusbekämpfung
Besonders bedenklich ist, dass dieser massive Eingriff in die Grundrechte im Namen der Terrorismusbekämpfung erfolgt, obwohl der Nutzen der PNR-Daten für die Terrorbekämpfung nicht einmal bewiesen ist. Aus den Unmengen an Fluggastdaten auf Terrorabsichten schließen zu wollen, ist wie die Suche nach der berühmten Nadel im Heuhaufen. Es gibt keinerlei Belege dafür, dass die Fluggastdatensammlung einen „Mehrwert“ bei der Verfolgung von Terroristen oder Schwerverbrechen bringt. Experten sind gar der Ansicht, dass selbst die wenigen als Rechtfertigung vorgeschobenen Einzelfahndungserfolge auch ohne PNR möglich gewesen wären. Inwieweit die bisherigen Maßnahmen zur Terrorismusbekämpfung wie Vorratsdatenspeicherung und die Einführung biometrischer Pässe – abgesehen von Milliardenkosten – etwas gebracht haben, ist ebenfalls fraglich. Die Mordanschläge von Mohamed M. (im französischen Toulouse), der ja auf einer US-Terroristenliste stand, erweisen erneut Vorrats- oder Fluggastdatenspeicherung als für die Terrorbekämpfung ungeeignete Mittel.
Von wegen Datenschutz
Schon als der SWIFT-Kompromiss ausgehandelt wurde, war klar, dass das, was als Datenschutz verkauft wurde, einen peinlichen Selbstbetrug der Europäer darstellt. Das EU-eigene Überwachungssystem hat sich nicht, wie vermutet, erst binnen einiger Jahre als Placebo, als Beruhigungspille für die Kritiker, herausgestellt, sondern schon binnen einiger Monate. Die vollmundigen Ankündigungen der EU, man werde für Datenschutz sorgen, wurden sogar vom Juristischen Dienst der Kommission selbst als jene Augenauswischerei enttarnt, als die Datenschützer sie von Anfang an kritisiert haben.
Die EU gibt sich stolz darüber, dass die Daten nicht mehr unendlich gespeichert werden, sondern die Speicherzeit auf 15 Jahre begrenzt ist. Der angebliche Rechtsbehelf besteht weiter nur auf dem Papier. Schließlich müsste vor einem US-Bundesgericht nach US-Recht geklagt werden. Und genau hier liegt der Hund begraben: Nachdem der Datenschutz in den USA noch in den Kinderschuhen steckt ist nach US-amerikanischen Bestimmungen die Erfassung der meisten Daten völlig legal.
Die einzige tatsächliche Neuerung ist die Auskunftspflicht des Heimatschutzministeriums. Somit soll jeder Reisende das Recht erhalten, Informationen über die Verwendung seiner Daten zu bekommen. Der Umgang mit den Daten unterliegt in den USA weder der Kontrolle von Gerichten noch Datenschutzbehörden. Die amerikanische Heimatschutzbehörde DHS ist in ihrem Tun nicht einmal dem Parlament rechenschaftspflichtig.
Im Rahmen ihres Verhandlungsmandats hätte die Kommission die rechtswidrige Erpressung der Fluggesellschaften zur Datenherausgabe beenden sollen. Während im australischen Abkommen die Speicherfristen auf fünfeinhalb Jahre fixiert wurden, ohne dass sensible Daten freigegeben werden, soll das US-Heimatschutzministerium weiterhin 15 Jahre quasi uneingeschränkten Zugriff auf alle personenbezogenen Daten haben. Theoretisch werden die Fluggastdaten nach zehn Jahren vollständig anonymisiert. Praktisch indes können diese Daten stets zwecks Rasterfahndung verwendet werden um Personen zu identifizieren, „die Gegenstand von näheren Befragungen oder Untersuchungen werden“. Kann eine Fluglinie die Daten nicht binnen zwei Jahre ab Inkrafttreten liefern, erhält die USA Zugang gar direkten zu ihrem Datensystem. Da lässt George Orwell grüßen.
US-Datenschutz steckt in den Kinderschuhen
Der Flugdatenexperte Edward Hasbrouck klagt seit 2006 nach US-Datenschutzrecht gegen seine Regierung vergeblich auf Einsicht in sein Bewegungsprofil. Die Behauptungen seitens des Ministeriums für Heimatschutz, dass alle Anfragen auf Zugang zu den gespeicherten Flugpassagierdaten– beantwortet würden und dass es in den USA keinerlei Beschwerden über Datenmissbrauch gegeben habe, entsprächen überhaupt nicht der Wahrheit, so der bekannte Reisejournalist.
Der US-Gefreite Bradley Manning wurde wegen seiner Informationen an WikiLeaks verhaftet. Wie dabei aber im Land der unbegrenzten Möglichkeiten und der Freiheit mit diesen brisanten Informationen umgegangen wird und dass Twitter zur Herausgabe personenbezogener Daten verurteilt wurde, ist mehr als ominös. Das Vorgehen der US-Behörden und die Tatsache, dass die Herausgabe von Namen, E-Mail-Adressen und Bankverbindungen vom Gericht nicht als Eingriff in die Privatsphäre angesehen werden, ist jedenfalls symptomatisch für die Datenschutzbestimmungen in Übersee.
Weiteres Datenschutz-Fiasko droht
Es mag ja sein, dass beim Fluggastdatenabkommen mit Australien bessere Konditionen ausgehandelt wurden als bei jenem mit den USA. Das ändert jedoch noch lange nichts am datenschutzrechtlichen Grundproblem, denn bei der PNR-Speicherung geht es ja nicht darum, Verdächtige an Grenzkontrollstellen zu identifizieren. Nein, vielmehr erfolgt eine anlasslose und verdachtslose Vorratsdatenspeicherung aller Reisenden, aus denen dann Risikoreisende ausgemacht werden. Datenschutz bleibt also auch beim Abkommen mit Australien eine Illusion.
Ganz abgesehen davon wird das Inkrafttreten des US-Abkommens sich auf Flugdatenabkommen mit anderen Staaten auswirken. Es ist wohl schwer argumentierbar, warum diese Regelungen (sprich quasi nicht existenter Datenschutz) für ein Abkommen mit den USA angemessen sind, bei Abkommen mit anderen Staaten hingegen nicht. Es ist daher nur eine Frage der Zeit, bis Australien auf Nachverhandlungen bestehen wird. Andere Drittstaaten wie China oder Kuba wollen ebenfalls mit dem US-Abkommen vergleichbare PNR-Abkommen. Kritiker sehen überdies die Gefahr, dass hier ein Präzedenzfall geschaffen wird und Behörden in den europäischen Mitgliedsstaaten eine Anpassung der Speicherzeit für gesammelte Daten an die im Abkommen vereinbarten 15 Jahre verlangen.
EU-interne Reisedatenbank geplant
Während die Auswertung erhobener Reisedaten in Dänemark allein der Terrorismusbekämpfung dienen darf, kann sie in Frankreich zudem zur Bekämpfung illegaler Einwanderung herangezogen werden. Noch umfassender sind die Verwendungsmöglichkeiten im Vereinigten Königreich. Dort können die Sicherheitsbehörden bereits jetzt umfassend auf alle erhobenen Reisedaten zugreifen.
Ende April 2012 einigten sich die EU-Innenminister darauf, Flugpassagierdaten bei Flügen nach und aus Europa in einer EU-Datenbank zu sammeln. Nach zwei Jahren sollen die Daten anonymisiert werden, wodurch sie den Reisenden nicht mehr zuzuordnen sind. Den Mitgliedsstaaten bleibt es freigestellt, auch Daten aus innereuropäischen Verbindungen zu sammeln. Dabei ist noch nicht geklärt, ob das Register zentral oder dezentral geführt wird. Weiters ist die Aufteilung der geschätzten Kosten von 500 Millionen Euro noch offen. Und natürlich fehlt noch die Zustimmung des Europäischen Parlaments. Es bleibt abzuwarten, wie die Mehrheit der Europaabgeordneten diesen EU-Plänen gegenübersteht.
London will nicht nur ein „Datamining“ des innereuropäischen Flugverkehrs, sondern blickt begehrlich auf die Buchungsdaten von Bahn- und Schiffsreisen. Ein 1947 unterzeichneter Vertrag mit den USA sieht einen umfassenden Datenaustausch zwischen den Geheimdiensten der beiden Staaten vor. Somit werden die Daten wohl über kurz oder lang bei den Behörden der USA landen, sofern dies nicht aufgrund des US-Zugriffs auf die Buchungssysteme längst der Fall ist.
Datensammelwut kostet Milliarden
Mehrere Milliarden mussten die Fluglinien weltweit seit 2001 für die Umstellungen ihrer IT-Systeme ausgeben, um den Datenhunger der US-Behörden zu stillen. Zahlreiche europäische Billigfluglinien lassen gar ihre gesamten Daten in den USA verarbeiten. Beispiele aus den USA zeigen, dass in einem Datensatz so ziemlich alles enthalten sein kann. Auf jeden Fall weitaus mehr, als Reisende annehmen. Neben den Kreditkartendaten, Informationen über den gesundheitlichen Zustand, Sitzplatzwahl, Essens-präferenzen, der Anzahl an Gebäckstücken und ob Einzel- oder Doppelbetten gebucht wurden werden etwa auch IP-Adressen von Onlinebuchungen bis hin zur Telefonnummer von Bekannten des Reisenden erfasst.
Fluggastdatenabkommen bringt ausschließlich den USA Vorteile
Mitte April 2012 hat das EU-Parlament zähneknirschend dem US-Druck nachgegeben und für ein Abkommen gestimmt, das gegen EU-Recht verstößt und bei weitem nicht die Minimalkriterien erfüllt, für die sich das Europäische Parlament einsetzt. Denn das Abkommen zum Austausch von Fluggastdaten mit den USA bietet europäischen Bürgern keinen ausreichenden Schutz von personenbezogenen Daten. Insbesondere können die Daten auch weiterhin nach Ermessen der USA an Drittstaaten übermitteln werden, und es gibt auch keine Gleichbehandlung europäischer Flugreisender mit jenen der USA. Überdies wird das Fluggastdatenabkommen als „Executive Agreement“ eingestuft. Das bedeutet, dass es nicht dem Kongress zur Ratifizierung vorgelegt wird und deshalb für die USA auch gar nicht rechtlich bindend ist. Umgekehrt hat Washington aber Zugriff auf sämtliche Daten ab der Buchung, was noch dadurch verschlimmert wird, dass sich die Datencenter aller vier großen, globalen Buchungsdatenbanken in den Vereinigten Staaten befinden, die sich seit 2001 mit administrativen Verfügungen nach Belieben bedienen können.
Das PNR-Abkommen gibt nur den Fluglinien "Rechtssicherheit", und zwar vor etwaigen Klagen europäischer Bürger unter Berufung auf die Datenschutzgesetze eines EU-Mitgliedsstaats. In keinem einzigen Punkt, der den Europäern wichtig ist, konnte sich die EU-Kommission durchsetzen, ebenso hat sie es verabsäumt, eine Verbesserung der Rechtsstellung europäischer Flugreisender auszuhandeln. Herausgekommen ist daher ein Abkommen, das ausschließlich den USA und deren Geheimdiensten Vorteile bringt.
Wenn man sich künftig leicht verdächtig macht – und verdächtig ist bereits, wer kurzfristig fliegt, womöglich noch ohne Gepäck und dafür bar zahlt – dann ist es das Mindeste, dass es generell für Flugdatenübermittlung ein Auskunfts-, Beschwerde- und Klagerecht gibt. Und natürlich darf die Speicherung nur zweckgebunden erfolgen. Weiters muss die Übermittlung von gesammelten Daten an Drittländer strengen Auflagen unterliegen. Wenn schon für das Sicherheitsgefühl in Grundrechte eingegriffen wird, dann muss der Eingriff möglichst gering sein, und die Rechte der Betroffenen müssen gestärkt werden.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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lundi, 30 avril 2012
Immigration : Du refus de voir à la peur de savoir
Concernant ce colloque nous avons déjà publié :
- l’exposé de Jean-Yves Le Gallou, “Le coût de l’immigration annuelle supplémentaire : 18 milliards d’euros “
- l’exposé d’Yves-Marie Laulan, président de l’Institut de Géopolitique des Populations, “L’impact macro-économique de l’immigration”
- et la Synthèse des travaux du Colloque.
Après avoir entendu ces spécialistes et ces économistes de grande qualité, j’aimerais vous donner le sentiment d’une non-spécialiste, mais d’une Française qui se pose une question : pourquoi nos élites, qui ont le pouvoir et les moyens d’améliorer une situation qui se détériore au fil des années, ne le font-elles pas ? Il y a clairement un refus de voir la situation, et notamment le coût de l’immigration, mais ce refus de voir recouvre peut-être une véritable peur de savoir, ce qui serait plus grave encore.
I) LE REFUS DE VOIR
1) Que refuse-t-on de voir ?
a) On refuse de voir les faits, de regarder la réalité en face. En voici quelques exemples:
Les faits parlent d’eux-mêmes et chacun peut les constater. Les salles d’attente des urgences dans les hôpitaux remplies par des foules venues de tous les pays. Nous avons tous vu ces jeunes sans titre de transport sauter les barrières dans le métro ou se faire arrêter par une armada de contrôleurs. Pire, que l’on songe aux scènes de violence de l’automne 2005, où il y eut 2 morts, 130 policiers blessés, 10 000 véhicules mis à feu, 120 nuits d’émeute, 4500 arrestations, et où le gouvernement fut obligé de déclarer l’état d’urgence. Une véritable guérilla urbaine aux portes de Paris. Que l’on songe à la montée et la radicalisation de l’islam dans nos banlieues qui font fuir les premiers habitants autochtones de ces banlieues devenues des zones de non-droit, où même la police n’ose plus entrer, et où le trafic de drogue fait la loi. En mars 2005 le journal le Monde titrait« le spectre des violences anti-blanc » dirigés contre les médecins, les chauffeurs de bus, les policiers, les professeurs. Le 13 février 2012 les députés admettent que « le souci est de lutter plus efficacement contre les actes de délinquance commis par une frange de la population qui a fait de la violation de la loi pénale son mode de vie ». Pour justifier les expulsions du territoire, un député explique que « le nombre de ressortissants mis en cause dans les cambriolages ou vols avec violence depuis 2008 a respectivement augmenté de 40% et de 37,4% ».Tout le monde peut constater ces faits de la vie quotidienne, évoqués à la télévision et dans la presse : on donne l’âge, le statut social de l’auteur des méfaits parfois son domicile ou le lycée qu’il fréquente mais jamais ces faits ne sont rapportés à l’origine étrangère ou immigrée des personnes. Autant de faits qui laissent dire à 60% de Français selon un sondage SOFRES du mois dernier que « l’on ne se sent plus en France » ou « qu’il y a trop d’étrangers. » Mais les coûts ne sont pas évoqués, car le grand public ne dispose pas des chiffres correspondants.
b) On refuse aussi de voir les chiffres :
Puisque ces faits sont connus de tous, on devrait pouvoir les chiffrer ; or, on refuse de nous donner les statistiques. Témoin le livre de Michèle Tribalat, chercheur à l’INED, intitulé Les yeux grands fermés qui regrette qu’il n’y ait pas « de statistiques adéquates » et montre les vicissitudes qu’elle a connues pour publier des statistiques, qui deviennent « secret défense» et pratiquement inaccessibles aux chercheurs. « Nous n’avons ni registre de la population ni registre des étrangers… Pourquoi cette lacune ? Par respect de la personne humaine….De qui se moque-t-on ?… On sait que le plus petit Français est fiché par les impôts, la mairie, le téléphone, l’URSSAF… mais le ministre de l’Intérieur ne publie que des estimations !… La guerre des chiffres est une véritable guerre idéologique ».Ce livre aurait pu être sous-titré « Les tribulations d’un chercheur de l’INED» !
A quoi servent des statistiques dont on ne peut publier les analyses ? Alors que la Grande-Bretagne et les USA publient sans complexe ni tabou des rapports sur le problème de l’immigration, ceux-ci ne sont ni traduits ni publiés en France. On mentionnera ici le débat sur les statistiques ethniques, où, derrière les grandes déclarations de principe, on finit par se demander si l’on ne veut pas éviter de déboucher sur des conclusions gênantes : par exemple, on s’est habitué à l’idée que les pauvres immigrés comptent beaucoup plus de chômeurs que les Français , mais on sait rarement qu’il y a moins de chômeurs chez les Portugais vivant en France que chez les Français eux-mêmes, ce qui risquerait d’être vexant pour les autres immigrés… mais aussi pour nous.
Plus grave, on nous donne un certain nombre de chiffres, mais en déformant leur présentation ou en occultant complètement la dimension de ces chiffres liés à l’immigration : Le 20 Avril 2004, l’INED annonce « la France n’est plus un pays d’immigration massive» ; « Il n’y a pas plus d’étrangers dans notre pays qu’il y a 30 ans » déclare un député à l’Assemblée nationale. Aussitôt la presse s’empare de cette phrase pour en faire une donnée de référence. Le député a simplement oublié le nombre d’étrangers naturalisés pendant cette période ! On nous dit aussi que la natalité française est la meilleure d’Europe mais sans dire que cela est largement dû à l’immigration. On se souvient de cette photo du Figaro du 19 janvier 2011 en première page montrant 9 charmants bambins blancs, sous le titre : « Les Françaises n’ont jamais eu autant d’enfants depuis 35 ans » !!! On apprend d’autre part que les mariages mixtes entre Français et étrangers sont en augmentation rapide, ce que l’on pourrait interpréter comme un succès de l’intégration par le mariage, mais on oublie de nous dire que bon nombre de ces prétendus mariages mixtes se font entre 2 personnes de même origine étrangère, dont l’une a déjà la nationalité française et l’autre non. On nous fait croire à l’intégration alors que c’est l’endogamie qui progresse.
On a la nette impression qu’en France le gouvernement brouille sciemment les cartes, gêné de dire la vérité aux Français, d’annoncer des résultats qui sont politiquement incorrects. Mais s’agit-il uniquement du gouvernement ?
2) Qui nous refuse l’accès à ces connaissances ?
a) Les médias, dont ce serait le devoir de les diffuser manquent d’objectivité dans la présentation des faits et font passer presque uniquement le message d’une immigration positive pour la France, voire idyllique, « une chance pour la France »comme le disait déjà en 1984 Bernard Stasi. Par contre, les médias ne manquent pas de se mobiliser pour le moindre incident affectant une famille immigrée ; par exemple on montre une famille d’immigrés clandestins menacés d’expulsion alors que ses enfants sont scolarisés en France. On nous donne les photos des associations manifestant devant l’école, et les interviews des parents et des amis désolés, mais on ne pense pas à nous rappeler l’absurdité d’une situation où les lois françaises se contredisent entre elles. La presse ne rappellera pas l’ambiguïté de la loi qui oblige les immigrés légaux et clandestins à mettre leurs enfants à l’école alors qu’ils n’ont pas le droit de rester en France. Les médias nous donnent une image complètement unilatérale, basée sur la manipulation des bons sentiments et la mauvaise conscience. En cela, ils suivent certes leur politique de communication, qui divise le monde entre « les gentils et les méchants », les gentils étant les immigrés et ceux qui les soutiennent, et les méchants tous les autres, mais les médias ne suivent-ils pas aussi des consignes qui leur viennent de plus haut ?
b) les autorités publiques
Le terme d’ « autorités publiques » est bien sûr très large, en fait celles-ci sont caractérisées par une grande multiplicité, quirend leur action moins lisible et brouille les pistes.
- Le gouvernement et le parlement, théoriquement souverains, sont ainsi liés aux institutions européennes, elles-mêmes très engagées en faveur de l’immigration, dans un jeu complexe, où ils peuvent soit prendre l’initiative de lois ou de règlements, soit dire qu’ils sont obligés de le faire au nom du droit européen, qu’ils choisissent ou non de respecter en pratique (cas des réfugiés tunisiens arrivés à Lampedusa, passés par l’Italie et interceptés par la France à Menton, en violation des accords de Schengen).
Le problème est là, quotidiennement sous nos yeux. Au lieu de regarder la vérité en face, nos élus et nos fonctionnaires préfèrent proposer des décrets ou des lois, qui se succèdent sans cohérence. Par exemple, lorsque le gouvernement de Giscard d’Estaing a proposé en 1974 le regroupement familial, il n’a pas réfléchi au coût que cela pourrait représenter des décennies plus tard. Alors qu’en France nous tendons à remplacer notre politique familiale par une politique sociale, nous pratiquons une politique familiale pour les immigrés. C’est tout de même un comble ! La spirale infernale du regroupement familial a commencé et n’a pas cessé puisque aucun gouvernement n’a eu le courage de reconnaître que c’était une erreur fatale, et personne n’a voulu revenir sur ce principe. Au contraire, les Allemands, les Danois, les Autrichiens ont des lois pour restreindre le regroupement familial, qui pour eux n’est pas une fin en soi. Sans compter que cette immigration au seul motif du regroupement familial n’assure ni emploi ni logement, et surtout rend l’immigration définitive.
Trois ans après, en 1977, le secrétaire d’Etat aux travailleurs manuels et immigrés du gouvernement Barre, Lionel Stoléru lance l’opération du « million » pour inciter les étrangers à rentrer chez eux, mais en même temps on instaure des « cours de langue et de civilisation d’origine »dans nos écoles, ce qui est pour le moins paradoxal ! En 1978, on ne renouvellera pas les 500 000 cartes de travail mais en 1979, elles seront toutes renouvelées. Enchevêtrement de promesses non tenues, de tergiversations, un pas en avant, deux pas en arrière : on dit une chose et on en fait une autre, cette politique empêche de faire avancer les choses et finalement les Français ne comprennent plus rien à ce double langage.
- Les autorités judiciaires: les politiques publiques sont à la fois encadrées (Conseil Constitutionnel) et appliquées (tribunaux judiciaires et administratifs, police) de façon si diverse qu’elles contribuent à la confusion générale. En 1979 Christian Bonnet, ministre de l’Intérieur fait passer facilement une loi facilitant l’expulsion des clandestins ; mais le Conseil Constitutionnel annule l’essentiel de la loi car « c’est une atteinte aux droits de l’homme ». Droits de l’homme qui servent également de base à la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) : le 30 Janvier 2012, le Figaro titrait« Les juges européens de la CEDH sous le feu des critiques » : au nom des droits de l’homme, ils imposent leurs vues sur les questions de société. Une ingérence de plus en plus contestée par David Cameron au Conseil de l’Europe, et par les Français (Romain Boffa, professeur à l’université de Lille, ou Astrid Marais, maître de conférence à Paris-Assas), qui dénoncent « le bouleversement de pans entiers de notre législation en contrariant notre politique de lutte contre l‘immigration ». Ils en arrivent même à parler de « diktat » de la CEDH. Sans compter les autres juridictions européennes, qui veillent à ce que les autorités françaises n’enfreignent pas les règles communautaires, et qui entretiennent par là un jeu complexe qui permet de « se renvoyer la balle » sans prendre ses responsabilités.
- Les organismes d’études publics (INSEE et INED… ) dépendent à la fois du gouvernement, qui est leur autorité hiérarchique, et des orientations scientifiques et idéologiques de leurs membres, ce qui fait que malgré quelques progrès (distinction par l’INSEE entre immigrés et étrangers) il reste de nombreuses lacunes dans nos connaissances comme on l’a bien vu ce matin.
Je me suis amusée à relever le nom de quelques uns des différents organismes en charge des questions migratoires : DPM(Direction des populations et des migrations) ; OFPRA (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) ; HCI (Haut Conseil à l’Intégration ) ; OSII (Observatoire statistique de l’immigration et de l’intégration) ; OMI (Office des migrations internationales) ; AGDREF (Agence de gestion des dossiers des ressortissants étrangers en France); CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) ; REM (Réseau européen des migrations) ; GISTI (Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés ) ; CRAN( Conseil représentatif des Associations noires) ; Ministère de la Ville et de l’Intégration, Observatoire de la délinquance, etc., etc… Ces organismes, dont la liste n’est pas exhaustive, et au sein desquels sont créées des sous-commissions nombreuses, montrent qu’à défaut de nous donner des informations pertinentes, on est prêt à dépenser beaucoup d’argent pour nous fournir des interprétations basées sur des informations lacunaires. On aurait préféré le contraire.
c) Enfin au-delà du refus de donner des informations, il y a aussi le refus le plus spectaculaire et le plus symbolique de tous qui est le refus de demander aux Français ce qu’ils pensent du sujet par un référendum. Mr. Sarkozy nous en annonce peut-être un après sa réélection éventuelle, mais tout ce que l’on peut constater objectivement, c’est qu’il n’y en a pas eu un seul sur ce sujet pendant son premier quinquennat ni même avant. Le coût de l’immigration n’a d’ailleurs été abordé pendant la campagne des présidentielles de 2012 ni par Nicolas Sarkozy ni par François Hollande, alors que les problèmes de financement de notre modèle social étaient au cœur du débat.
La question que l’on peut se poser, face à ce refus de voir une réalité évidente aux yeux de tous les Français, c’est celle du pourquoi.
II) POURQUOI REFUSE-T-ON DE VOIR ?
Parmi les raisons de ce refus de voir, certaines sont bien connues et même parfois explicites, d’autres sont plus profondes ou cachées, et peut-être encore plus graves.
1) Les raisons plus ou moins explicites :
a) La première est la question des droits de l’homme. Les principes des droits de l’homme interdisent de juger ou de traiter un individu en fonction de ses origines ou de ses opinions. La France se considère comme la patrie des droits de l’homme, et ne manque jamais de le rappeler, mais ces principes ont bon dos et permettent de justifier beaucoup de choses. Ainsi s’est développée une « idéologie des droits de l‘homme » au nom de laquelle certains groupes, généralement très politisés, s’arrogent le droit exclusif de juger ce qui est conforme ou pas à ces principes. On retrouve ainsi un processus classique dans les mouvements révolutionnaires, dans lesquels les éléments les plus extrémistes assoient leur pouvoir en dénonçant tous les autres comme des tièdes voire des traîtres.
Dans le cas qui nous intéresse, on voit bien que toute personne essayant d’avoir un jugement nuancé ou réaliste sur la question de l’immigration risque d’être taxée de racisme si ce n’est de nazisme. Parler immigration est politiquement incorrect ; c’est donc un sujet tabou à éviter. Ces dénonciations pouvant s’appuyer sur des dispositifs juridiques comme la loi Pleven-Gayssot, on en arrive à une autocensure, où les gens n’osent même plus évoquer le sujet, ce qui ne contribue évidemment pas à l’avancement du débat. Comme ce processus a conduit à un élargissement incessant du domaine considéré comme faisant partie des droits de l’homme (droit à la santé, droit à l’éducation, droit au logement etc… ), on finit par se demander sur quel sujet on pourra encore parler ou discuter sans risquer d’avoir un procès.
Or ce sont des sujets, notamment l’éducation, la santé et le logement, qui jouent un rôle essentiel à la fois sur le coût de l’immigration et sur les finances de notre pays. La santé et l’éducation sont considérés comme des droits absolus sans obligation de régularité du séjour ni d’aucune vérification d’identité. L’AME (aide médicale d’Etat) permet à tout étranger en situation illégale d ‘être soigné gratuitement au même titre que les Français relevant de la sécurité sociale, ce qui a un coût de un demi-milliard d’euros…. Et que dire du paradoxe pour les clandestins qui ne peuvent résider sur le sol français mais bénéficient des droits sociaux (hébergement, scolarisation des enfants, allocation spéciale à l’enfance).
On préfère se taire plutôt que de prendre le risque d’aborder un sujet tabou, on passe du juridique à l’émotionnel en n’osant pas appliquer les lois pourtant votées démocratiquement.
b) La seconde raison qui nous fait éluder le débat sur le coût de l’immigration est la mauvaise conscience entretenue intentionnellement notamment dans le cadre de ce que l’on appelle la repentance :
L’ancienne France colonisatrice devient une terre d’accueil , comme pour s’excuser d’avoir colonisé tous ces pays, comme si elle devait faire acte de repentance, alors qu’elle leur a apporté aussi, entre autres, ses compétences pour la construction d’hôpitaux et d’écoles, etc… Une culpabilité diffuse qui s’exprime, par exemple, par un fait symbolique : en avril 2007, la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration remplace l’ancien Musée des colonies. Faire oublier les horreurs de la colonisation et montrer les bienfaits de l’immigration !! L’immigration apparait comme un juste retour des choses après la décolonisation. Plus personne n’ose évoquer les bienfaits de la colonisation, par contre il faut se persuader de ceux de l’immigration.
c) La troisième raison est à rechercher dans les stratégies ou les tactiques politiciennes
Les polémiques basées sur le respect des droits de l’homme peuvent au moins se targuer d’une certaine noblesse dans leur principe. Il n’en va pas de même des manœuvres politiciennes qui ont instrumentalisé la question de l’immigration, ou plutôt la diabolisation de cette thématique, pour assurer le succès électoral d’un parti sur l’autre. L’initiative en revient à François Miterrand, qui a assuré, grâce à la proportionnelle, la percée électorale du Front National, tout en diabolisant son chef et en stigmatisant son thème principal l’immigration, pour priver J. Chirac d’une partie de son électorat. Opération en partie réussie, mais qui s’est retournée contre les socialistes en 2002, la même manoeuvre permettant à Jacques Chirac de se faire réélire triomphalement au 2éme tour contre Jean-Marie Le Pen, avec l’appui unanime des milieux antiracistes. Ici, clairement, on est dans la manoeuvre politicienne. La diabolisation concomitante du Front National et du débat sur l’immigration a conduit au refus d’une discussion sereine et objective sur ce sujet.
Tout cela, la plupart des Français le savent, ou au moins le sentent confusément, même s’ils ne voient pas nécessairement à quel point ces considérations idéologiques ou politiques empêchent un véritable débat démocratique, appuyé sur des faits et des chiffres, sur le coût de l’immigration. Mais si une majorité de Français accepte, tout en s’en rendant plus ou moins compte, d’être privée d’une bonne partie des informations nécessaires à ce débat essentiel, on est en droit de se demander s’ils ont vraiment envie de connaître la vérité, ou si leur résignation ne tient pas à un phénomène plus profond : la peur de savoir la vérité.
2) Des raisons plus profondes, qui concernent tous les Français : la peur de savoir
a) La difficulté de renoncer à la «pensée magique ».
La « pensée magique » se concentre exclusivement sur ce que l’on souhaite ou sur ce que l’on juge bon, et se refuse à prendre en compte des considérations « vulgaires » comme «comment faire ? » ou « combien cela coûte ? ». Ceci est particulièrement valable pour les choses qui «n’ont pas de prix » par exemple, « l’environnement n’a pas de prix», donc on n’hésiterait pas à remplacer le pétrole par des éoliennes qui coûtent 3 fois plus cher. Ou bien, « l’accueil de l’autre» et sa dignité n’ont pas de prix, donc si une famille immigrée s’entasse dans un logement étroit et insalubre, il suffit de lui attribuer un cinq pièces avec tout le confort ! Il faut reconnaître que les Français se complaisent volontiers dans cette « pensée magique »,où l’on croit que le gouvernement peut résoudre n’importe quel problème s’il veut bien s’en occuper. L’Eglise catholique elle-même se place volontiers dans cette approche lorsqu’elle évoque des questions économiques ou sociales. Renoncer à cette « pensée magique », c’est perdre un peu de ses illusions et de ses rêves, et cela ne fait jamais plaisir.
b) La peur de devoir reconnaître que l’on s’est trompé depuis longtemps et même très longtemps sur des choses essentielles. Il n’est jamais agréable de devoir reconnaître que l’on s’est trompé, ou que l’on a fait confiance à des gens qui nous ont trompés. Au bout d’un certain nombre d’années, une opinion fausse finit par faire tellement partie de notre univers mental qu’y renoncer, c’est presque renoncer à une part de notre identité. A la limite on va en vouloir à celui qui nous oblige à reconnaître que nous nous sommes trompés ou que nous avons été trompés. Autant ne rien savoir !
c) Peur de reconnaître que l’on a échoué par manque de courage politique en refusant de contrôler et d’encadrer cette immigration devenue au cours du temps incontrôlable. Au lieu de faire venir les immigrés qualifiés dont la France a peut-être besoin et qu’elle a la capacité d’accueillir en leur offrant travail et logement, comme cela se fait chez nos voisins britanniques (« the brightest and the best from across the world ») ou allemands, on a laissé les portes grandes ouvertes en laissant croire aux populations immigrées que la France c’est le paradis !!En fait, il s’agit aussi de la peur de savoir que nous n’avons que ce que nous méritons. La société matérialiste et laxiste dans laquelle nous vivons n’incite pas à voir les problèmes. L’immigration devient un phénomène inéluctable contre lequel on ne peut rien et que l’on doit accepter. On préfère son confort matériel et intellectuel et ce qui compte, ce sont la consommation, les loisirs, et les vacances. On veut éviter à tout prix de se poser des questions embarrassantes et de s’empoisonner la vie avec des problèmes insolubles !
d) La peur d’apprendre une très mauvaise nouvelle : celle que nous risquons de disparaître en tant que culture ou que civilisation. Ici, le parallèle avec le patient et son médecin est criant : on retarde le rendez-vous avec le médecin ou le laboratoire d’analyses, parce que l’on n’a pas envie d’apprendre une mauvaise nouvelle. Peur de comprendre que les nouveaux immigrants, de plus en plus nombreux ne cherchent pas à s’intégrer, rejettent notre culture et parfois détestent la France (voir les textes de certaines chansons de rap, ou des déclarations comme celle de Foddé Sylla, ex-président de SOS Racisme, affirmant dans le Monde du 10/12/2005 que « la République blanche, c’est fini ! »). Peur de comprendre que ces nouveaux arrivants cherchent à implanter leurs modes de vie : témoins les étalages halal qui fleurissent dans toutes les grandes surfaces, le port du voile qui envahit les rues et les bancs de l’université, les demandes d’horaires spéciaux dans les piscines pour les hommes et pour les femmes, de régimes alimentaires spéciaux dans les cantines. Peur de voir ces nouveaux immigrés imposer leur religion et leur culture. Petit à petit la société française sent son identité lui échapper. La perspective de voir la culture française se dissoudre dans un méli-mélo multiculturel ne réjouit pas autant de gens que l’on pourrait croire, celle de voir notre pays faire faillite sous le poids des déficits conjugués de l’Etat et de la sécurité sociale non plus. Alors autant discuter de la question de la retraite à 60 ans, ou de la taxation des bonus des banquiers.
CONCLUSION :
Michèle Tribalat écrit avec justesse et réalisme que « Le pouvoir politique ne connaît pas la réalité, ce qui est un obstacle majeur à l’action politique ». Le refus de voir et la peur de savoir viennent du manque de courage et de détermination d’élus qui ne veulent pas voir qu’ils se sont trompés, et d’une élite aveuglée par l’idéologie des droits de l’homme. Devant une maladie grave, il faut regarder la réalité en face pour trouver la solution adéquate. Mais nos élites préfèrent ne pas endosser cette responsabilité désagréable et agissent plutôt selon le principe « Après moi le déluge ».
Cette démission des élites, mais aussi le refus de beaucoup de nos concitoyens de regarder la réalité en face, peuvent nous conduire à nous poser de graves questions, de portée historique, sur l’état de notre démocratie : après deux siècles de République, la démocratie française ne serait-elle pas encore parvenue à la maturité, qui permet de discuter sereinement des grands sujets? Ou bien, après y être parvenue, aurait-elle connu dans les 50 dernières années une dérive ou un déclin ne lui permettant plus de se confronter à la réalité? Nous laissons aux historiens le soin de répondre.
Si nous voulons faire face, pour notre part, à nos responsabilités, nous ne devons pas considérer l’immigration «comme une chance ni comme un fléau, mais plutôt comme un défi à relever », comme le dit Maxime Tandonnet dans son livre Immigration sortir du chaos (Flammarion 2006). Mais, pour relever un défi, il faut avoir toutes les données en mains, et notamment toutes les données chiffrées qui permettent de raisonner sereinement et rationnellement sur les coûts et les avantages. C’est l’utilité d’un colloque comme celui-ci.
Joëlle-Anne Robert
[cc] Novopress.info, 2012, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d'origine [http://fr.novopress.info/]
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Le prétexte du réchauffement climatique au service des multinationales dans l’Arctique
Les dessous de la course à l'exploitation de l'Arctique prétextant de la pseudo fonte des glaces pour un projet purement commercial sont dénoncés.

La Presse publiait un article le 19 avril dernier intitulé “Les changements climatiques en Arctique s’accélèrent” dans le but d’alarmer la population et de faire la promotion de la Conférence de l’année polaire internationale 2012 qui se déroule à Montréal du 22 au 27 avril. Deux jours plus tard, ce même journal récidivait avec un autre article, « Les mondes polaires en mutation » dans lequel on peut lire un entretien avec le directeur d’ArcticNet, le Québécois Louis Fortier. Cet entretien est révélateur quant aux véritables objectifs d’ArcticNet et de la recherche sur les changements climatiques en Arctique.
D’abord, voyons un peu ce que dit Louis Fortier dans cet entretien : “L’Année polaire internationale, qui s’est étalée en fait sur 2007 et 2008, est la quatrième de l’histoire. La précédente était en 1958″. Ceci est intéressant, puisque l’Année polaire internationale n’a jamais été liée auparavant aux changements climatiques.
Un peu d’histoire…
La première Année polaire internationale (API), qui a eu lieu en 1882, avait pour but d’envoyer des expéditions de scientifiques aux deux pôles afin de mesurer les températures, mais surtout d’étudier le magnétisme terrestre et le phénomène des aurores boréales. Il s’agissait de la première entreprise scientifique internationale initiée par un certain Karl Weyprecht et commanditée par la Royal Geographic Society et la Royal Society, deux vieilles institutions mondialistes qui existent toujours. Douze nations y avaient alors participé : l’Empire austro-hongrois, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Russie, la Suisse, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada. Satisfaite de l’entreprise, cette élite scientifique décide alors d’organiser une Année polaire internationale tous les 50 ans.
C’est ainsi que la deuxième API s’organisa entre 1932 et 1933 avec pour objectifs l’étude du Jet Stream, de la météorologie, du magnétisme et de la compréhension des phénomènes ionosphériques qui perturbent les communications radios. Plus de 40 nations y participent. Toutes les données obtenues lors des expéditions scientifiques polaires seront réunies par une nouvelle institution : l’Organisation météorologique internationale. Il faut noter que cette institution sera remplacée plus tard par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) après la formation de l’ONU. L’OMM participera par la suite à la fondation (en 1988) du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le groupe scientifique qui affirme (sans donner de véritables preuves) depuis 1990 que l’activité humaine est responsable d’un réchauffement climatique planétaire à travers ses émissions de CO2.
La troisième API est devancée de 25 ans afin de tenir compte des nouvelles technologies disponibles à l’époque (fusées, radars, etc.) et se déroule sous le nom Année géophysique internationale. Elle est proposée par Lloyd Viel Berkner et est organisée lors d’une période d’activité solaire maximum. Selon le site officiel de l’API, « l’AGI fut l’occasion d’un effort sans précédent à l’échelle mondiale pour l’étude de notre planète. 61 nations participèrent aux différentes campagnes, des dizaines de navires, des milliers d’hommes, des avions sont mobilisés. Les pays coopérèrent étroitement et échangèrent leurs données scientifiques. Les décennies de recherche qui ont suivi reposent à l’évidence sur la dynamique initiée au cours de cette année. Ce fut par exemple la confirmation de la théorie très discutée de la dérive des continents, le début des mesures de CO2, ou encore le début de la conquête spatiale avec le lancement des premiers satellites. »
La première et la deuxième API avait comme objectif scientifique de déterminer s’il était possible de franchir l’Arctique par bateau et de créer un passage du nord-ouest à vocation militaire et commerciale. La troisième maintenait ces mêmes objectifs de domination commerciale et militaire (voire spatiale) à travers de nouvelles technologies issues de la deuxième guerre mondiale.
Aujourd’hui pour la quatrième API, les objectifs restent les mêmes. L’objectif commercial est bien défini : exploitation des ressources alimentaires, pétrolières et minières. L’objectif militaire est aussi clair : le Canada, par exemple, veut y exercer sa souveraineté territoriale. Les changements climatiques, eux, ne semblent qu’un prétexte pour justifier les dépenses considérables nécessaires à l’exploitation de l’Arctique. Que les glaces fondent ou non, l’Arctique est maintenant une région à exploiter. Cela peut être prouvé.
Retournons à notre entretien avec Louis Fortier pour voir ce qu’il en est.
Mine, gisements pétrolier et brise-glace géant
Louis Fortier révèle à la Presse dans son entretien que le but de ses recherches n’est pas purement scientifique (sur les changements climatiques), mais à vocation commerciale. Ses recherches sur les écosystèmes de l’Arctique sont importantes, dit-il, « parce que c’est là qu’on envisage de faire de l’exploration pétrolière. L’Office national de l’énergie devra en tenir compte avant d’autoriser des forages dans la mer de Beaufort. » Il affirme plus loin : « On peut dire la même chose pour […] les autres ressources minérales ». On peut parier que rien n’empêchera le forage ou l’exploitation des ressources minérales, surtout pas les recherches de monsieur Fortier. Comment le savoir ? C’est facile, il n’y a qu’à identifier les sources de financement d’ArcticNet, l’organisme que dirige Louis Fortier.
Lorsque l’on consulte la liste des partenaires de l’organisme ArcticNet, on n’est pas surpris de tomber sur des pétrolières de grandes envergures : BP Exploration Operating Company Ltd. (British Petroleum), Imperial Oil Resources Ventures Limited (Esso), ConocoPhillips Canada (gaz naturel), l’Association canadienne des producteur de pétrole (lobby).
On y trouve aussi des compagnies minières : Xstrata Nickel, Baffinland Iron Mines (ArcelorMittal), Diavik Diamond Mine (Rio Tinto), Vale Inco.
Sur la liste, il y a aussi des compagnies de transport : OmniTRAX, Kongsberg Maritime, First Air, Canadian North .
Il y a une société de gestion de capital : Axys Group.
Figure sur la liste plus de 75 universités dont il faut noter la Balsillie School of International Affairs (fondée par James Balsillie à l’époque où il était membre de la Commission Trilatérale) et l’Université Oxford.
Aussi, parmi les autres organismes cités on peut trouver évidemment des riches familles mondialistes et membre de la franc-maçonnerie :
- Garfield Weston Foundation de la famille Weston (2e famille la plus riche du Canada) qui possède le pain Weston et les supermarchés Loblaws et Maxi.
- Kenneth M. Molson Foundation de la famille Molson, membre de la franc-maçonnerie depuis des générations (et propriétaire du Canadien de Montréal).
- World Wildlife Fund : organisme fondé par le Prince Bernhard des Pays-Bas (également fondateur du groupe Bilderberg) qui a eu comme premier directeur l’eugéniste Julian Huxley (frère d’Aldous Huxley, auteur du livre « Le meilleur des mondes »).
La liste est encore longue …
La Russie et le Canada développe en ce moment des brise-glaces géants polaires qui pourront traverser l’Arctique, que les glaces fondent ou non. On peut lire sur le site officiel du gouvernement canadien que « le nouveau brise‑glace polaire sera conçu pour rompre des glaces de 2,5 m d’épaisseur. Bien que cette donnée puisse être supérieure à la valeur maximale en ce qui a trait à l’épaisseur des glaces dans l’océan Arctique, cette caractéristique permettra la construction d’un bâtiment ayant la force et la capacité nécessaires à une exploitation dans quasi toutes les conditions telles que les dorsales, les champs de glace en crête et la glace sous pression ». Ce brise-glace géant portera le nom de NGCC John G. Diefenbaker, en l’honneur de l’ancien Premier ministre franc-maçon. L’achèvement de sa construction est prévu pour l’année 2017.
Le prétexte des changements climatiques
Nous devrions plutôt dire ici le réchauffement climatique si nous voulons être honnêtes. Bien que la terminologie a changé depuis, l’argument reste le même : semble-t-il que le climat de la terre se réchaufferait. Ce n’est pas pour rien que la terminologie a changé, car les organismes qui prédisent ce réchauffement n’ont pas réussi à prouver de façon acceptable leurs prédictions alarmistes.
Premièrement, parce que la totalité de la science du réchauffement climatique s’appuie sur des modèles informatiques de prédiction du climat. Le problème, c’est que l’on peut faire dire n’importe quoi à un logiciel informatique. Une des preuves de cela fut le quatrième rapport publié par le GIEC où l’on pouvait retrouver dans ses pages un graphique en forme de bâton de hockey qui montrait l’accélération rapide de la montée de la température globale du climat terrestre. Ce graphique fut entre-autres utilisé par Al Gore dans son film « Une vérité qui dérange », un film qui a reçu un Oscar rien de moins. C’est ce graphique, discrédité à plusieurs reprises par de nouvelles études scientifiques, qui a été à l’origine du désormais célèbre Climategate. Aujourd’hui, ce sont encore les modèles informatiques qui font la loi dans la science du réchauffement climatique.
Prenons un exemple de prédiction ratée à ce sujet. Le docteur David Barber, qui est le directeur du Centre for Earth Observation Science de l’Université du Manitoba, a prédit en 2008 qu’il n’y aurait plus de glace au Pôle Nord durant l’été de cette même année (2008). Evidemment, cela s’est avéré complètement faux cet été là. Aujourd’hui, Mr Barber récidive en affirmant que la glace estivale de l’Arctique pourrait disparaître “aussi tôt que l’an prochain”, du moins c’est ce qu’on pouvait lire dans la Presse du 19 avril de cette année. Ceci risque fort peu d’arriver, car selon les observations faites par satellite, la surface de la glace estivale de l’Arctique augmente depuis l’année 2007, année où elle avait atteint son plus bas des dix dernières années. L’objectif des fausses prédictions de David Barber ? : alarmer le public et, probablement surtout, préserver ses millions de dollars de financement qui proviennent de multinationales du pétrole et de l’exploitation minière.
Un autre article a été publié dans la Presse du 24 avril qui avait pour titre : « Le sous-sol du Grand nord fond ». Encore une fois, à la lecture de l’article, on se rend bien compte du véritable objectif des recherches, soit comment les multinationales vont exploiter l’Arctique. On peut lire que ces « problèmes vont hanter les mégaprojets énergétiques et miniers de l’Arctique canadien et du Plan Nord québécois. » Et qui prévoit ces mégaprojets ? Ceux-là même que l’on retrouve sur la liste des partenaires de l’organisme ArcticNet cités plus haut. L’équation est facile à faire.
La question se pose alors : le sous-sol du Grand nord fond-il vraiment ? Selon des études faites dans le nord Eurasien, il n’existe aucun indice comme quoi le pergélisol serait en train de fondre dû à une hausse des températures et encore moins à cause des émissions de CO2 dans l’atmosphère. Les chercheurs notent que la baisse des températures du sol entre les années 70 et 90 aurait sans aucun doute été causée par le phénomène de l’oscillation nord-atlantique et non pas le réchauffement climatique.
Revenons maintenant à notre entretien avec le directeur d’ArcticNet, Louis Fortier.
Le Plan Nord
La Presse a posé la question à Louis Fortier : que pensez-vous du Plan Nord du gouvernement Charest ? La réponse ne devrait pas vous étonner : « Moi, je l’aime, le Plan Nord. »
Pourquoi ne pas être surpris ? Parce que les multinationales qui vont exploiter le Plan Nord sont les mêmes qui financent ses recherches. Disons qu’ils sont tous dans la même équipe. D’ailleurs, une simple visite sur le site Internet officiel de la Conférence sur l’année polaire internationale 2012 de Montréal révèle que l’évènement est commandité par le Plan Nord.
Les preuves s’accumulent aujourd’hui comme quoi le Plan Nord est une entreprise pour déposséder les Québécois de leurs ressources naturelles et de les donner à rabais aux multinationales. Faut-il vraiment donner plus de preuves à ce sujet ?
Conclusion
Le prétexte du réchauffement climatique sert la cause d’une élite internationale qui voit dans ce stratagème la méthode ultime pour dominer la planète entière. Les projets sont nombreux: la taxe mondiale sur la carbone, le contrôle des populations, la destruction de la petite entreprise, la dictature scientifique, la gouvernance mondiale tant convoitée par l’élite mondialiste et même l’établissement d’une religion planétaire basée sur le culte de la Terre-Mère.
Une citation résume bien l’objectif du réseau mondialiste. Une citation que l’on peut lire dans un ouvrage publié en 1991 par un think tank mondialiste puissant, le Club de Rome, qui a pour titre « The First Global Revolution ». Concluons sur cette citation du livre:
«Dans la recherche d’un nouvel ennemi commun, nous sommes arrivés avec l’idée que la pollution, la menace d’un réchauffement climatique, les pénuries d’eau, la famine et autres pouvaient remplir ce mandat. Tous ces dangers sont causés par l’intervention humaine et c’est seulement à travers les changements d’attitudes et de comportements qu’ils peuvent être surmontés. Le véritable ennemi dans ce cas est l’humanité même.»
Éric Granger
Pour en savoir plus au sujet de l’histoire du réchauffement climatique, regardez le documentaire du DECODEUR en 2 parties :
Crise environnementale et gouvernance mondiale Histoire de la politique climatique
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arctique, politique internationale, géopolitique, réchauffement climatique, hydrocarbures | |
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dimanche, 29 avril 2012
“Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine”
Aymeric Chauprade :
“Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine”
Libre reprise d’un article daté du 21 avril 2012 du géopolitologue Aymeric Chauprade, initialement publié sur blog.realpolitik.tv et realpolitik.tv
Le Fonds monétaire international a déploré cette semaine que l’Argentine soit “imprévisible après l’expropriation partielle de la compagnie pétrolière argentine YPF, contrôlée à majorité, jusqu’au 16 avril, par le groupe espagnol Repsol”.
Imprévisible ? Non, simplement souveraine ! Le FMI, instrument politico-économique des États-Unis, tout comme Washington et Bruxelles ont de plus en plus de mal à se faire à la souveraineté des États. Lorsque quelque chose leur échappe, ils appellent cela de l’imprévisibilité.
J’étais en Argentine entre le 24 mars et le 2 avril, date anniversaire des 30 ans de la Guerre des Malouines. Cela m’a permis de me faire mon propre avis sur un pays tant décrié par le FMI et les donneurs de leçon occidentaux. Et j’ai compris pourquoi ce pays était la cible d’une désinformation si forte, qui veut ternir son image et ainsi dissuader les investisseurs de s’y intéresser.
Ce pays est pourtant la seule véritable Europe jamais réussie. L’Argentine c’est même la véritable Europe qui a survécu des ruines de la nôtre. Une nation faite d’Européens avec une culture d’Européens et dont le modèle identitaire n’a rien à voir avec le modèle brésilien que Bruxelles et Washington ont érigé en exemple. Buenos Aires, malgré son immigration andine, reste une ville européenne pour des Européens. L’Argentine est une grande nation, et l’a montré en mettant dehors, seule, le FMI et ses recettes qui n’ont toujours mené qu’à la faillite et à l’asservissement des peuples. Comme la Russie, l’Argentine est tout simplement en train de reconstruire son industrie, de reprendre le contrôle de ses ressources énergétiques et les résultats sont là pour prouver qu’elle suit une voie juste et raisonnable. La seule voie raisonnable même quand on voit où le mondialisme a mené les peuples occidentaux.
La croissance est évidente (le FMI lui concède quand même un taux de croissance de 4,2% pour 2012, mais du bout des lèvres) et il faut être aveugle ou d’une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que depuis que l’Argentine suit une voie protectionniste et nationaliste (comme la Russie et la Chine), elle va mille fois mieux que lorsqu’elle suivait les recettes libérales et pro-américaines du libano-argentin Menem.
Mais revenons à cet événement capital qu’est la renationalisation d’une grande compagnie d’énergie argentine. Lundi 16 avril, la présidente Cristina Kirchner, une autre dame de fer, sans être le moins du monde impressionnée par les menaces de Madrid, a décidé d’exproprier l’espagnol Repsol de sa filiale argentine YPF qu’il contrôlait à hauteur de 57,4%. Désormais l’État argentin et les provinces (en Argentine, État fédéral, l’autonomie des provinces est très forte) détiendront 51%. Jeudi 19 avril, soit 3 jours plus tard, l’expropriation à hauteur de 51% était élargie à la compagnie YPF Gas également contrôlée par Repsol
La main mise de Repsol datait d’une époque où l’Argentine a été vendue par des dirigeants libéraux sans scrupules à l’étranger et a rompu, sous Menem, avec ses fondamentaux d’indépendance nationale en se tournant vers les États-Unis. Cette politique, suivie de concert avec le FMI, a abouti à la ruine du pays. Seul le retour aux fondamentaux du péronisme, une politique nationale et sociale, a permis d’entamer le redressement du pays, et c’est exactement cette ligne que suit Cristina Kirchner.
Cela faisait plusieurs années que les Kirchner ont demandé de manière insistante à Repsol de faire les investissements nécessaires pour préparer l’avenir énergétique de l’Argentine. Rien n’a été fait. Le groupe espagnol s’est vu donner de nombreuses chances de conserver sa part. Il n’est pas exproprié (il sera compensé de toutes façons) comme cela brutalement, mais au terme de mois de d’avertissements et de discussions. Ces grands groupes mondialistes ont malheureusement une vision de court-terme qui tranche avec la vision de long-terme d’un Poutine en Russie. Celui-ci a repris en main le secteur énergétique précisément pour rendre à la Russie ses ressources et son avenir énergétique.
L’Argentine (comme la Russie évidemment) apporte au monde une preuve supplémentaire que la voie du redressement et de la liberté des peuples passe par l’indépendance nationale et la rupture avec toute l’architecture du mondialisme (FMI, Banque mondiale, Union européenne, OTAN…).
Cette politique est non seulement possible mais elle montre ses fruits dans de nombreux pays du monde. Demain dimanche 22 avril, je voterai pour cet espoir français de sortie du mondialisme. Je voterai Argentine !
Lire la suite : http://blog.realpolitik.tv/2012/04/samedi-21-avril-2012-a-demain/
00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, argentine, ayméric chauprade, amérique latine, amérique du sud, mercosur, mondialisme, globalisation, économie | |
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samedi, 28 avril 2012
Où est la vérité en Syrie?
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr/
00:15 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique internationale, syrie, proche orient, levant, monde arabe, monde arabo-musulman, manipulations médiatiques | |
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Parteien-Mafia? - Die Deutschlandakte - H. H. von Arnim
Parteien-Mafia? - Die Deutschlandakte
H. H. von Arnim
00:10 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, allemagne, corruption, partitocratie, politique, théorie politique, sciences politiques, politologie | |
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